Valérie de Marnhac en direct de Cannes !

Dans 4 jours sera annoncé le palmarès de cette 78e édition cannoise. 7 films sont encore à voir sur les 21 de la Compétition.

Premiers favoris pour la Palme d’or

Difficile de faire des pronostics à ce jour. Mais certains ont déjà marqué les festivaliers, à commencer par Sirat, d’Olivier Laxe . Un road-movie rude et radical, au cœur du désert marocain, sur l’univers très particulier des rave-partys. A la fois mystique et aux allures pré-apocalyptiques, Sirat prend la forme d’une parabole moderne sur l’enfer et le paradis. Saisissant !

Sur le thème du deuil, un autre film, lumineux cette fois, et baigné de douceur et de poésie ! C’est Renoir de la japonaise Chie Hayakawa. Comme le peintre, elle brosse à petites touches impressionnistes, le portrait d’une jeune fille de 11 ans, face à son père hospitalisé en soins palliatifs, et une mère indifférente aux sentiments qui la traversent. L’influence du maitre Hirokazu Kore-eda n’est jamais loin, dans cette façon légère et grave de filmer l’enfance et son imaginaire.

Des films qui décalent notre regard sur le monde 

Le festival est fidèle à sa réputation de « miroir du monde », et il n’est pas très rose en ce moment ! Mais plusieurs films prennent des chemins de traverse pour mieux nous en parler :

Soit par l’intermédiaire du film historique, avec le très glaçant et maitrisé film Les Deux procureurs, du biélorusse Serguei Loznitsa qui revient sur la période des purges staliniennes; 

Soit à travers le film de genre et plusieurs thrillers politiques implacables dont Les Aigles de la république, dernier opus sur le Caire signé Tarik Saleh, qui nous offre en plus le plaisir esthétique d’un bel hommage au cinéma égyptien des années 1950-60 ; 

Soit les deux à la fois, pour l’un des candidats les plus sérieux à la Palme d’or à ce jour : c’est L’Agent secret du brésilien Kleber Mendonça Filho, qui sans l’aborder directement, nous replonge dans un Brésil solaire et musical, mais contaminé par les dérives de la junte militaire au pouvoir en 1977.

Le nouveau film de Cédric Klapich, La Venue de l’avenir, au casting éblouissant 

C’est la première présence en Sélection à Cannes pour le réalisateur très générationnel, de L’Auberge espagnole ou Ce qui nous lie. Il revient ici avec brio sur les thèmes de la famille et de la transmission, avec ce film présenté Hors-compétition et qui pourrait plaire à l’international : 4 cousins apprennent qu’ils héritent de la maison d’une aïeule inconnue et découvrent peu à peu le passé de cette Adèle (jouée par Suzane Lindon) arrivée à Paris à la charnière des 19e et 20° siècles, une période exaltante où Montmartre est encore un village d’artistes-peintres, et la photographie, en train de révolutionner notre rapport au monde et à l’art.

Le film La Venue de l’avenir de Cédric Klapich, sort dès demain sur les écrans français et RV samedi pour connaitre