Valérie de Marnhac | Au cinéma aussi, c'est la rentrée !
LA CHRONIQUE CINEMA - Valérie de Marnhac expose les nouveautés qui nous attendent dans les salles de cinéma en cette période de rentrée.
© DRLes salles de cinéma ne ferment jamais, même l’été ! Et j’aimerais profiter de ce retour de vacances pour rendre un hommage à tous ceux qui font vivre le cinéma dans les campagnes.
Un été dynamique
Il se trouve que je passe une partie de mes vacances en Lozère, à deux pas de l’Aubrac, plus connu pour le Chemin de Compostelle que pour sa vie culturelle. Or j’ai été impressionnée par le dynamisme de tous : communes, professionnels, associations, pour promouvoir un cinéma de qualité, soit grâce
au soutien de salles art et essai. J’ai pu voir un film coréen en version originale à Saint Chely d’Apcher et on était nombreux dans la salle ! Soit grâce au cinéma itinérant, le cœur battant du 7e art dans les zones rurales. Voir un film sous la voute étoilée du ciel à Saint Sauveur de Peyre est une expérience qui marque les esprits et les cœurs.
Un film à l’affiche depuis le 20 aout : "Valeur sentimentale" de Joachim Trier. A voir absolument, si ce n’est pas déjà fait ! L’histoire d’un père qui revient auprès de ses deux filles après une longue absence et propose à l’ainée de tourner dans son prochain film. Le réalisateur, norvégien, n’a rien à envier au maitre Ingmar Bergman, dont il reprend les thématiques. C’est un très grand film sur la paternité, la transmission familiale et sur la création artistique.
Avec un prologue formidable, la lecture en voix off d’une rédaction d’écolière sur sa maison d’enfance qui prend vie sous sa plume : son ventre gargouille quand les enfants dévalent l’escalier, ses fenêtres deviennent des yeux qui observent. Et la jeune fille interroge même ses états d’âme : la maison préfère-t-elle le silence du vide ou le bruit des disputes ?
Les nouveautés attendues
C’est traditionnellement la saison des sorties cannoises, avec la Palme d’Or qui est attendue pour le 1er octobre. Il s’agit du film iranien "Un Simple accident", de Jafar Panahi. Dix ans après "Taxi Téhéran", il revient à la tragi-comédie burlesque pour dénoncer les conséquences absurdes et terribles pour les individus, du régime oppresseur des mollahs. L’histoire d’un père de famille qui croit
reconnaitre son tortionnaire de prison dans un garage et va tenter de le démasquer avec ses anciens codétenus. Deux films français reviennent sur deux épisodes de l’histoire récente de notre pays.
Le premier, prévu pour le 29 octobre est proche de la chronique mondaine, c’est "La Femme la plus riche du monde", de Thierry Klifa, sur la relation trouble qui a existé entre la milliardaire Liliane Bettencourt et le photographe François- Marie Banier, rebaptisés Marianne et Pierre-Alain pour les besoins de la fiction. Leur pseudo-amitié, mélange de séduction et de manipulation, finira en procès pour abus de faiblesse. Une réflexion grinçante au pays des ultra-riches, prodigieusement interprétée par Isabelle Huppert et Laurent Lafitte. Le second sonde aussi les rapports de pouvoir, entre le monde politique et le monde de l’art cette fois. C’est "L’Inconnu de la Grande arche" de Stéphane Demoustier qui revient sur les années Mitterrand. Avec une enquête passionnante sur la construction de l’Arche de la Défense, à Paris, et sur l’incompatibilité entre ambition politique et idéal artistique.


Le mercredi c'est le jour où sortent les nouveaux films au cinéma. C'est aussi le jour pour écouter, à 8h45, La Chronique cinéma de Valérie de Marnhac !



