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Un "Prince" en Normandie !

Un "Prince" en Normandie !

Un article rédigé par Emma Buchet - le 16 mai 2025 - Modifié le 16 mai 2025

Depuis quelques mois, une présence intrigue les habitants de la capitale normande. En toute discrétion, William Destang, un des descendants de la famille royale polynésienne Tamaeva, s’est installé à Rouen. Venu pour ses études, il s’investit aussi dans des actions culturelles et sociales en restant fier et fidèle à ses racines.

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William Destang n’en est pas à sa première visite en France, mais c’est la première fois qu’il s’installe au nord du pays. « J’ai découvert Rouen l’année dernière, et j’ai été accepté dans une licence de physique-mécanique à l’université. C’est un hasard si je me suis retrouvé ici … », explique-t-il avec modestie. Habitué des paysages du sud, William nous partage son endroit favori de France « Sanary-sur-Mer ».

 

Un gardien auprès de la mémoire et de la culture polynésienne

Si le titre de "prince" peut impressionner, William le modère : « En Polynésie, un descendant royal, c’est avant tout un porteur de culture et d’histoire ». Son engagement est uniquement symbolique, culturel et mémoriel. Il était notamment présent lors de cérémonies comme celle du 11 novembre dernier au cimetière Saint-Sever à Rouen, pour rendre hommage aux soldats français tombés, y compris les soldats Polynésiens, dans une démarche de devoir de mémoire.
« Je veux représenter ceux qu’on oublie parfois, rappeler également que la Polynésie a contribué à l’histoire militaire française. Honorer nos morts, c’est ne jamais oublier d’où nous venons. »
 

Des projets sous le signe de l'inclusion 

William s’investit dans des activités qu'il souhaite ouvrir au plus grand nombre. Il prépare actuellement un festival culturel polynésien à Rouen, avec un enjeu fort en terme d'accessibilité. « Je veux que cet événement soit ouvert à tous. J’ai récemment visité une association de personnes sourdes et malentendantes à Saint-Sever. L’accueil y était convivial, on m’a accueilli à bras ouvert et je remercie d’ailleurs chaque personne, mais les besoins restent énormes pour faciliter la vie de ces personnes. Même la langue des signes bien que simple varie selon les pays, c’est un vrai défi. L’accessibilité doit devenir une norme, que le handicap soit visible ou non." Il s’implique pour adapter le festival à tous les publics, avec un parcours repensé et une programmation inclusive, pour que chacun puisse se sentir chez soi. "Le sport, la danse, la culture… ce sont des occasions de réunir, pas d’exclure."
 

Un héritage monarchique 

Questionné sur l’avenir de la monarchie Polynésienne, William nous répond avec humilité. "Depuis 1901, la monarchie n’est plus en Polynésie. Mon aïeule, la reine Tamaeva V, a dû céder devant l’annexion française. Nous avons conservé cet esprit noble et attaché à notre histoire. Aujourd’hui, c’est un respect que nous avons pour le nom de nos "Ari’i", nos Reines et Rois."

Malgré son ascendance, William souhaite rester dans une certaine normalité : "En représentation nous devons dissocier l’homme privé de l’homme public. Je m’impose la réserve, notamment en politique. Il faut savoir écouter, sans commenter. La sagesse prime."
 

Des projets en France sur le long terme

Résidant à Rouen pour ses études, il n’exclut pas de rester : "Si je dois rester plus de dix ans ici, je resterai. Ce qui compte, c’est de transmettre notre culture, peu importe le lieu." Fier de ses origines, il refuse de les renier : "Je viens de loin, et je veux faire découvrir notre fenua." [NDLR "terre natale"]

Un "prince" au cœur de la Normandie, qui déploie ses ailes dans le partage de la culture polynésienne en France. Il nous donne rendez-vous du 24 au 26 octobre à Rouen pour son festival adapté à tous. 
 

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