SuperPhoniques 2025 : les collégiens de Montigny-lès-Metz sensibilisés à la musique contemporaine

Platine et ordinateur entre les mains, Laurent Durupt offre un aperçu captivant de son travail de compositeur, sous les yeux attentifs des élèves de quatrième du collège Jean XXIII. Sa pièce, intitulée Hip-Hop Algorithm, qu’il décrit comme « un peu folle et parfois chaotique » s’inscrit dans le quotidien des jeunes d’aujourd’hui, mêlant musique et technologie. « L’idée principale était de construire une sorte de programme qui essaierait de créer de la musique hip-hop sans y parvenir complètement. », explique l’artiste de 46 ans.

Une approche à redéfinir 

Pendant environ une heure, Laurent Durupt a animé un échange riche, jonglant entre théorie et pratique. Les collégiens de la banlieue de Metz ont pu s’essayer à la manipulation des vinyles et à l’intégration d’enregistrements vocaux, en rythme, afin de composer leur propre morceau. « L’idée est de désacraliser l’idée qu’on peut se faire du métier de compositeur et de musicien quand on est jeune. », commente vivement le pianiste de formation.

A ses côtés, Eloi Savatier, doctorant à la Maison de la musique contemporaine qui coordonne l’événement des SuperPhoniques, souligne une vision de cet art parfois controversée : « Aujourd’hui, les spectateur.trice.s sont considérés comme une élite de la population française alors que c’est une musique du patrimoine. C’est un devoir de la partager en créant du lien entre les personnes. ».

 

Les SuperPhoniques, un dispositif de médiation 

Fort de 25 ans d’existence, les SuperPhoniques (anciennement Grand Prix Lycéen des Compositeurs) participent à la diffusion et à la promotion de la musique contemporaine en milieu scolaire, partout en France. En classe, les élèves de collège et de lycée engagent une réflexion sur l’art et la création, avant d’approfondir leur travail en rencontrant les compositeur.rice.s en question. 

« L’accès à la musique contemporaine et à un compositeur n'est pas courant », note Laurent Durupt, en lice pour remporter le prix de la sélection collège. Chaque année, près de 5000 jeunes étudiants écoutent et analysent les œuvres retenues par un Comité de sélection. « On va d’abord vérifier si les artistes sont prêts à s’engager dans ce dispositif », confie alors Eloi Savatier.  

Seulement huit candidats sont ainsi sélectionnés puis divisés en deux sections (collège et lycée). Les élèves eux-mêmes voteront individuellement pour leurs œuvres favorites dans une synthèse argumentée, afin d’élire le ou la lauréat.e des SuperPhoniques 2025 pour chacune des sélections. 

 

Les compositeurs.rice.s en lice pour la “sélection collège” des SuperPhoniques 2025 :

-          Sarah CLENET – L’eau à la source, pièce électroacoustique

-          Laurent DURUPT – Hip Hop Algorithm, pour batteries, platines vinyles, clavier, alto, trompette et électronique

-          Lin-Ni LIAO – Tty (extraits), pour grand tam-tam solo

-          Vincent PORTES – La Tondeuse à Gazon, pour mezzo-soprano et ensemble 

 

Les compositeurs.rice.s en lice pour la “sélection lycée” des SuperPhoniques 2025 : 

• Elisabeth ANGOT - N34, pour soprano, ténor, flûte clarinette, piano, violon, alto et violoncelle
• Rémi FOX - Le rêve éveillé (extraits), pour saxophone, alto, électronique traitée en temps réel et bande sonore
• Matías ROSALES – Étude d’illusion 1, pour vibraphone et électronique
• Laurence WHITE (BOUCKAERT) – A man in his world, pièce électroacoustique