LE FILM DE LA SEMAINE - Dans le cadre de cette semaine historique de l'élection du successeur de Pierre, retour sur le film Conclave d'Edward Berger.
Nous en avions parlé ici lors de sa sortie en salles et le film a connu depuis un beau succès, avec plus de 1 million de spectateurs en France. Le film est maintenant disponible en VOD ou en streaming selon les pays. D’après le magazine américain Variety, le nombre de visionnages aurait presque quadruplé au lendemain de la mort du pape François, en passant de 1,8 à 6,9 millions de minutes visionnées sur la plateforme d’Amazon.
En France, le distributeur a décidé de le ressortir au cinéma sur près de 300 écrans. C’est énorme ! Cela démontre la curiosité toujours vive du public pour tout ce qui touche aux coulisses du Vatican, pour le pouvoir qu’il représente et les secrets qui l’entourent.
Aujourd’hui où la réalité a rattrapé la fiction et où s’ouvre un vrai conclave, le film est à revoir. Le film fonctionne sur des révélations successives et dramatiques qui viennent bouleverser les pronostics d’élection des différents « papabili ». Mais cette fois-ci, connaissant le scénario et les différents personnages, je me suis moins focalisée sur l’histoire, et plus intéressée à la mise en scène et à l’aspect documentaire du film.
Ils respectent presque à la lettre les différentes étapes d’un conclave. A
quelques ellipses près : rien n’est montré dans le film des congrégations
générales où s’échangent l’essentiel des informations. Mais sinon, de la destruction du sceau papal à la pose des scellés, de la messe à l’Esprit-Saint aux procédures du vote, tout semble exact et magnifiquement filmé. C’est donc une bonne entrée en matière pour suivre cet évènement sur le plan rituel et liturgique.
Par l’esthétique, les costumes, la musique. Tout concourt à nous faire ressentir la solennité des lieux : dans la chapelle Sixtine (reconstituée dans les studios mythiques de Cinécittà), c’est une atmosphère imposante et immuable ; et plus contemporaine et froide pour la résidence Sainte Marthe où logent les cardinaux. Leurs déplacements sont filmés comme des chorégraphies, où les corps traversent des plans très géométriques. Une manière visuelle de symboliser l’ordre et la règle. Même en cuisine, la préparation des raviolis ressemble à un échiquier géant où chacun est à sa place.
Le cardinal Lawrence, doyen en charge de l’organisation du conclave, joué par Ralph Fiennes, qui l’aborde à plusieurs reprises et exprime justement ses difficultés à garder une vie de foi et de prière au milieu de tant de vents contraires. Mais l’Esprit-saint souffle où il veut. Lors du dernier vote, une brise légère soulève délicatement les pages d’un livre. Tous les regards se lèvent alors vers les vitraux cassés et la lumière qui y pénètre. Même si le spectateur est aussi libre de n’y voir qu’un simple courant d’air…
Le mercredi c'est le jour où sortent les nouveaux films au cinéma. C'est aussi le jour pour écouter, à 8h45, La Chronique cinéma de Valérie de Marnhac !
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