Sortie de Megalopolis de Francis Ford Coppola, un projet vieux de 45 ans
CHRONIQUE CINEMA - L’événement de la semaine au cinéma, c’est la sortie de MEGALOPOLIS, le dernier film du réalisateur de légende, Francis Ford Coppola. Il revient à 85 ans avec une œuvre pharaonique à laquelle il travaillait, dit-il, depuis plus de 40 ans !
Le film était en compétition au Festival de Cannes où il a été plutôt fraichement accueilli par la critique...
Et je dois le dire ! je fais partie des déçus du film. Il se veut à la fois une épopée antique, une fable futuriste et une réflexion philosophique sur le sort de la planète. C’est donc ambitieux ! Coppola n’hésite pas à citer ses (très) nombreux inspirateurs : ca va de Voltaire à Rousseau, Emerson, Thoreau, Goethe, Platon, …et même Moïse et l’ensemble des prophètes. Ça fait beaucoup !
C’est un des premiers problèmes du film. Il croule sous les références historiques, mais sans jamais atteindre la démesure et la folie de ce qu’il cherche à dénoncer.
Le synopsis du film est très détaillé. Comment résumer l’histoire ?
Elle se passe dans une sorte de cité babylonienne, symbole de l’Amérique d’aujourd’hui et rebaptisée New Rome, où deux hommes s’affrontent pour sauver l’humanité de la décadence : d’un côté, un architecte utopiste (joué par Adam Driver), et de l’autre, un maire conservateur, plutôt rigide.
Et la morale du film (en bon film américain, il y a une morale), c’est la victoire de l’art et du génie créateur sur les forces obscures du pouvoir et de l’argent. Une morale à laquelle on adhère volontiers ! Sauf que j’y ai vu une forme d’autocélébration un peu naïve, où Coppola a voulu trop en mettre … et qui lui a quand même couté la bagatelle de 120 millions de dollars !
Peut-on au moins s’attendre à du « grand spectacle » de la part du réalisateur d’Apocalypse Now ?
Oui le film dure 2h20 et si on se laisse prendre par les images, on ne s’ennuie pas évidemment ! Coppola reste un immense cinéaste qui sait mettre en scène des séquences parfois spectaculaires.
Mais ce film-testament qui aurait pu synthétiser toute son œuvre, de la trilogie des Parrain à des films plus intimistes comme Rusty James ou Tetro, est peut-être le film de trop…
Et il y aussi une proposition à nous faire en vue des prochaines vacances de la Toussaint : un Festival de cinéma au Sanctuaire de Notre-Dame de La Salette, dans l’Isère ?
Si vous ne connaissez pas ce lieu absolument magnifique, à 1800m d’altitude, entre Gap et Grenoble, c’est l’occasion d’y aller ! Le Festival s’intitule Cinéma et réconciliation, c’est sa 14 ème édition et il a pour très beau thème cette année « L’Ecoute ».
Et comme nous parlons de Francis Ford Coppola aujourd’hui, vous aurez – entre autres- l’occasion d’y voir un de ses plus grands films, Palme d’or à Cannes en 1974, c’est "Conversation secrète".
Il y a une douzaine de films projetés en tout, suivis de débats avec le public, et en présence des réalisateurs pour certains. Vous pourrez enfin en parallèle – si vous le désirez bien sûr !- participer à la vie liturgique de la communauté des Salettins.
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