THE SALT PATH : un film sur la résilience et le retour à l’essentiel

Le pitch

The Salt path est un récit autobiographique tiré des notes personnelles de l'une des protagonistes de cette histoire d'amour et de résilience. Cette histoire, c'est celle d'un couple dans la cinquantaine qui se retrouve soudainement sans rien. En quelques jours, la justice leur prend tout en faisant saisir leur maison qui est aussi un gîte, donc leur gagne-pain. 

Pour ne rien arranger, Moth, le mari de Raynor, souffre d’une maladie rare dont les médecins prédisent qu’elle le paralysera progressivement. Que faire quand on n'a plus rien et que la maladie rôde ? Sur un coup de tête, Raynor et Moth se lancent à corps perdus dans une longue randonnée le long du rugueux "Sentier de sel" qui longe sur 1000 kilomètres les côtes du sud-ouest de l'Angleterre. 

Au début, le camping, le froid, le manque d’argent et d'équipement les désespèrent. Mais rapidement, ils perçoivent un élan réparateur dans le retour à l'essentiel, dans leur rapprochement avec la nature et dans leur relation aux gens plus ou moins sympathiques qu’ils croisent en chemin. Cet élan vital irrépressible les répare psychologiquement et semble même éloigner la maladie de Moth. 

Des proches finissent par leur rendre service, plus ou moins volontiers, leur offrant (moyennant menus travaux) un toit pour l'hiver, mais c’est surtout la résilience et le réalignement avec eux-mêmes qui les sauve.

Croire au miracle

The Salt Path est un film émouvant, simple et linéaire ; c'est un film en mouvement, une fresque tendre qu’on n'oublie pas. C’est aussi un film qui capture la beauté âpre et sauvage de la nature anglaise, un territoire à la fois difficile et réparateur. 

Ce film, porté par les acteurs Gillian Anderson et Jason Isaacs, a été acclamé par la presse britannique dès sa sortie. Cependant, à cette occasion, c'est le livre dont il est tiré qui a suscité de vives polémiques. En effet, l’hebdomadaire britannique The Observer a mené l’enquête et démontré que de nombreux éléments de l'intrigue étaient soit invraisemblables soit trop facilement passés sous le tapis : la faillite du couple seraient due à des malversations graves de la part de l'autrice elle-même et les symptômes de la maladie de son mari, décrits dans le livre, ne seraient pas crédibles. 

Sur son site internet, l’autrice s’est sentie obligée de produire des lettres de médecins attestant que son mari est effectivement atteint d’une forme atypique de la dégénérescence cortico-basale (DCB), une maladie neurologique aussi grave que rare. En somme, dans les Cornouailles comme à Lourdes, on exige toujours des miracles qu’ils soient accompagnés de certificats médicaux.

D'ailleurs, il n'est pas tant question ici de miracle. Il est surtout question d'apaisement. 

Julien Bal