À l'occasion de la sortie de son 22ème film, Twist à Bamako, qui sort aujourd'hui en salles, Thierry Lyonnet reçoit Robert Guédiguian. Producteur, scénariste et réalisateur d'origine arménienne et allemande, le mari d'Ariane Ascaride est notamment connu pour son film Marius et Jeannette, sélectionné au festival de Cannes en 1997. Robert Guédiguian nous explique comment il utilise le cinéma pour dénoncer l'injustice, les inégalités et prôner la fraternité. Ces valeurs qu'ils portent depuis sont plus jeune âge, ils les apparentent au communisme qui, selon lui, n'est pas si loin du christianisme.
Que ce soit cinématographiquement, socialement ou politiquement, Robert Guédigian est connu pour être engagé. Lui qui a eu sa carte au PC jusqu'à 27 ans, aime à dire que la réalisation d'un film est pour lui un "moment communiste". Enfant, le réalisateur à l'accent chantant de Marseille, a vécu dans un monde ouvrier qui marque encore aujourd'hui son cinéma. Dans ses films, ils aiment parler de ceux qu'il appelle "les pauvres gens".
"On vivait comme au 19ème siècle [...] mais on ne connaissait pas d'autres manières de vivre que celle-là donc on ne le concevait pas comme une situation malheureuse" se souvient-il en parlant de son enfance. Cette vie à Marseille, il la chérie et la faire revivre dans chacun de ses films. Lui qui habite aujourd'hui à Paris dit "n'avoir jamais habité que là ( NDLR à Marseille) [...] au fond je n'ai jamais habité à Paris alors que ça fait cinquante ans que j'y vit."
J'aime l'Évangile en tant que texte littéraire, par ce qu'il raconte, y compris l'idée que le Fils de Dieu se sacrifie pour sauver, c'est un très beau scénario, j'aurais beaucoup aimé avoir cette idée-là
Le père du réalisateur a toujours voté pour le Parti communiste. Pour Robert Guédigian, qui a grandi dans un milieu ouvrier de Marseille, le communisme fait partie intégrante de sa construction. "C'était une manière de parler, une manière d'être, une manière de se comporter avec les autres, une manière d'accompagner les plus faibles à l'intérieur du quartier. J'étais un communiste pragmatique d'abord, un commnuniste de tous les jours." À 14 ans, il décide de prendre sa carte au parti et cela jusqu'à 27 ans. Pour lui, la fraternité fait partie intégrante du communisme.
Deux oeuvres ont marqué la vie de Robert Guédigian : le manifeste du Parti communiste et l'Évangile selon Saint Matthieu. Les idées qu'il défend dans ses films pourraient être interprétées comme chrétiennes. Pour Robert Guédigian les valeurs portées par le communisme et le christianisme sont très proches. "J'aime l'Évangile en tant que texte littéraire, par ce qu'il raconte y compris l'idée que le Fils de Dieu se sacrifie pour sauver, c'est un très beau scénario, j'aurais beaucoup aimé avoir cette idée-là". "C'est la plus belle histoire du monde" ajoute-t-il. Pourtant, même s'il a grandi dans la foi chrétienne et fait sa communion, Robert Guédigian ne "croit pas à l'au delà" , lui qui se définit comme matérialiste et rationaliste.
Bande-annonce du film "Twist à Bamako" de Robert Guédigian
Parce que chaque visage est unique, le podcast Visages accueille des hommes et des femmes d'une grande diversité : philosophes, aventuriers, personnes engagées dans le développement et dans l'action humanitaire, artistes, religieux, entrepreneurs ... Tous partagent au moins un point commun : l'ouverture et le respect de l'autre dans sa différence. Thierry Lyonnet leur donne la parole pour une rencontre en profondeur.
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