Rencontres photographiques d'Arles
Aujourd'hui nous prenons la direction de la belle ville d'Arles. Jusqu'au 5 octobre se tient la 56e édition des Rencontres d'Arles, un rendez-vous incontournable. On en parle avec Christophe Wiesner, le directeur du festival.
© rencontres arlesCette année, les Rencontres de la photographie d’Arles fêtent leur 56ᵉ édition.
Une sacrée longévité, signe que cet événement est plus que bien installé — il est devenu incontournable.
Un festival de renommée internationale
En 2024, le festival a accueilli 160 000 visiteurs venus du monde entier. Créé dans les années 1970, le festival de la photographie d’Arles est le premier du genre, comme le rappelle Christophe Wiesner. Il a été fondé par Lucien Clergue, Jean-Maurice Rouquette et Michel Tournier, à une époque où la photographie n’était pas encore reconnue comme un art à part entière. Les musées, à l’exception du MoMA à New York (qui disposait depuis 1939 d’un département dédié), n’exposaient pas de photographies.
Nous avons une exposition intitulée Éloge de la photographie anonyme, qui montre que, depuis l’invention des procédés photographiques, la photo fait partie intégrante de notre monde, de notre environnement, de notre intimité, de notre histoire.
Les 56 éditions du festival ont permis d’observer l’évolution de la pratique photographique : de l’argentique au numérique, puis à la photographie sur smartphone, jusqu’à l’ère des selfies. « Nous avons une exposition intitulée Éloge de la photographie anonyme, qui montre que, depuis l’invention des procédés photographiques, la photo fait partie intégrante de notre monde, de notre environnement, de notre intimité, de notre histoire. Certes, les techniques ont évolué. Mais la photographie a toujours été avec nous depuis sa découverte », explique Christophe Wiesner.
Les temps forts de la 56ᵉ édition
Le thème de cette année est « Images, indociles ». Deux pays sont à l’honneur : l’Australie et le Brésil. « Ce mot d’indocilité agit comme un chapeau. Les images sont parfois là pour nous rappeler la réalité, pour la dénoncer. C’est ce qui a guidé le choix de ce thème », précise Christophe Wiesner. Ce thème résonne avec un contexte international complexe, notamment marqué par l’exclusion des minorités sous l’administration Trump. « Le fait que ces images soient toujours là témoigne de leur capacité à exister », souligne le directeur du festival.
Le fait que ces images soient toujours là témoigne de leur capacité à exister
Le Brésil fait l’objet d’un focus particulier avec quatre expositions. Parmi elles, une exposition historique sur la photographie moderniste brésilienne, couvrant la période de 1939 à 1964, montre comment le Brésil moderne s’est construit, et comment cette modernité a influencé les photographes de l’époque. Une autre exposition met en lumière l’émergence des nouvelles tendances photographiques brésiliennes, portées par des artistes issus de communautés amazoniennes ou afro-descendantes. Enfin, la photographe brésilienne Claudia Andujar est mise à l’honneur : « Elle était d’origine suisse, mais a quitté la Suisse pour le Brésil juste après la guerre. C’est important, car nous présentons ses premiers travaux. Je pense que ce sera un choc esthétique pour beaucoup de visiteurs », conclut Christophe Wiesner.


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