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Pierre Richard, un acteur populaire et social

Pierre Richard, un acteur populaire et social

Un article rédigé par Fabien Genest - RCF, le 7 juillet 2025 - Modifié le 7 juillet 2025
La Symphonie du cinémaIl était une fois Pierre Richard 3/5 : cinéma populaire et dimension sociale

C’est une facette souvent sous-estimée de l’acteur : son impact sur le cinéma populaire et la manière dont il a su, au fil de ses rôles, aborder des thèmes profonds, tout en nous faisant rire. Derrière son image de maladroit attendrissant, Pierre Richard a su incarner des personnages révélateurs des travers de la société, de l'injustice sociale aux absurdités du monde du travail, en passant par la déshumanisation de la finance. Ce fils d’une famille bourgeoise du Nord, né à Valenciennes, réfractaire à l’ordre établi, a trouvé dans le cinéma une manière d’exprimer son amour des marginaux et des laissés-pour-compte.

La preuve en 5 films.


 

© Pathé distribution. Gérard Jugnot et Pierre Richard dans Mes Héros (2012).© Pathé distribution. Gérard Jugnot et Pierre Richard dans Mes Héros (2012).

Ce qu'il faut retenir :

  • Une manière d’exprimer son amour des marginaux et des laissés-pour-compte

1-Le Jouet : un conte cruel sur le pouvoir de l'argent (1976)

 Dans Le Jouet, de Francis Veber, Pierre Richard campe un journaliste contraint de devenir le "jouet" du fils du milliardaire qui l’emploie, incarné par Michel Bouquet. Derrière la comédie sortie en 1976 se cache une satire grinçante du pouvoir de l'argent. Malgré le ton léger, le film dénonce la toute-puissance du capital et la déshumanisation des rapports sociaux. À l’époque, Pierre Richard est déjà une star, mais il reste très attentif aux messages de ses films. Il confie d’ailleurs dans une interview : "Ce film est un conte cruel mais drôle, une façon de dire que l'argent ne fait pas tout." Quant à la BO de Vladimir Cosma, elle oscille entre malice et tendresse et souligne cette double lecture à l’image du morceau Je veux ça, une variation plus douce du thème principal.  


2-Les Fugitifs : une réflexion sur la parentalité (1986)

Le titre Ma Petite Fille est extrait du film Les Fugitifs, immense succès de l’année 1986 et troisième et dernière collaboration de Francis Veber avec le tandem composé de Pierre Richard et Gérard Depardieu. Après La Chèvre et Les Compères, Pierre Richard retrouve Gérard Depardieu pour un film qui mêle émotion et comédie autour d’un braqueur maladroit qui devient, malgré lui, un père de substitution. Une belle réflexion sur la parentalité et la solidarité entre exclus que vient souligner la musique délicate de Vladimir Cosma. "J’aime les personnages qui ne rentrent pas dans le moule", dit au sujet de son personnage dans le film, Pierre Richard.  

3-Promotion canapé : une critique acerbe du monde du travail (1990) 

Dans Promotion canapé, en 1990, Louis Chedid propose une BO aux accents jazzy et rythmés, qui accompagne l'univers déjanté de ce film choral où l’on retrouve entre autres Thierry Lhermitte, Grace de Capitani, Claude Rich, Michel Sardou, Zabou ou encore Patrick Chesnais. Didier Kaminka nous gratifie d’une comédie grinçante et sexiste dans laquelle Pierre Richard incarne un DRH pris au piège des magouilles de son entreprise et où l'on grimpe les échelons en abusant du droit de cuissage. Une critique acerbe du monde du travail, où la satire sociale se mêle à l’absurde. 

4-La Cavale des fous : une réflexion sur la différence (1993)

En 1993, Pierre Richard partage l'affiche avec Michel Piccoli du film de Marco Pico La Cavale des fous, une comédie douce-amère qui questionne la normalité et la folie. L’acteur joue un psychiatre accompagnant son patient, un professeur de philosophie, dans un voyage qui va les mener au chevet de la femme mourante de Michel Piccoli. Fatigué des rôles de gaffeurs, Pierre Richard cherche à explorer des personnages plus nuancés.
 En ce sens, La Cavale des fous se veut une réflexion sur la normalité et la marginalisation de ceux que la société juge "différents". Pour l’anecdote, la musique du film est composée et interprétée par Olivier et Christophe Defays, les propres fils de l’acteur.

5-Faubourg 36 : hommage aux luttes sociales et aux années 30 (2008) 

Faubourg 36 fait l’effet d’un petit vent de fraîcheur teinté de nostalgie en 2008. Pour son deuxième film après le triomphe des Choristes, Christophe Barratier choisit le genre de le comédie musicale. L’action prend pour cadre Le Chansonia, un music-hall qu’acteurs et techniciens, autour de Gérard Jugnot et Clovis Cornillac, tentent tant bien que mal de sauver dans un Paris occupé. Christophe Barratier rend hommage au cinéma et aux luttes ouvrières des années 30. Pour l’occasion, Pierre Richard interprète le rôle de Monsieur TSF, un personnage secondaire mais haut en couleur. Cet ancien ingénieur radio excentrique qui vit reclus diffuse clandestinement des programmes de radio depuis son petit studio. Wagner Reinhardt à la musique et Frank Thomas aux paroles racontent cette histoire en chansons à la manière du style de l’époque mêlant tantôt romantisme, tantôt mélancolie, tantôt espièglerie et gouaille de titi parisien à l’image des Dingues, chantée en duo par Clovis Cornillac et Kad Merad. 

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
La Symphonie du cinéma
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