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Pierre Richard : pépites et autres raretés

Pierre Richard : pépites et autres raretés

Un article rédigé par Fabien Genest - RCF, le 8 juillet 2025 - Modifié le 8 juillet 2025
La Symphonie du cinémaIl était une fois Pierre Richard 5/5 : pépites et raretés

Des chansons oubliées, des musiques de films passés sous les radars, des personnages plus nuancés, plus secrets, plus intimes aussi. Derrière le comique que tout le monde connaît se cache un homme de poésie, de silence et de profondeur. Un homme qui, parfois, a chanté. Parfois, s’est laissé emporter par des musiques plus douces, plus graves, plus étranges aussi. Il était une fois Pierre Richard… autrement.

La preuve en 5 films.

© Potemkine. Pierre Richard dans Les Naufragés de l'île de la Tortue (1976).© Potemkine. Pierre Richard dans Les Naufragés de l'île de la Tortue (1976).

Ce qu'il faut retenir :

  • Un Pierre Richard autrement

1-Manipulateur narcissique dans Mangeclous adapté d'Albert Cohen (1988)

Adapté du roman d’Albert Cohen, Mangeclous est un film réalisé par Moshé Mizrahi en 1988. Pierre Richard y campe un personnage haut en couleur, entre caricature et humanité, dans une satire aux dialogues foisonnants et baroques. Le film réunit Charles Aznavour, Jean-Luc Bideau, Bernard Blier et Jean Carmet. Philippe Sarde, fidèle collaborateur de Claude Sautet, compose ici une partition exubérante avec de riches orchestrations et une pointe d’ironie musicale. C’est une musique qui accompagne un monde survolté, un peu hors du temps. Pierre Richard, dans un rôle de manipulateur, hypocrite et narcissique, théâtral à souhait, prouve à quel point il peut s’éloigner de son registre habituel pour entrer dans des univers littéraires exigeants. 

 2-Dans la peau de Robinson Crusoé sous le soleil de Cuba (2003)

Sorti en 2003, Robinson, un téléfilm en deux parties de Thierry Chabert, se veut une variation libre autour du mythe de Robinson Crusoé, où Pierre Richard incarne un homme échoué sur une île… une île intérieure, aussi, peuplée de souvenirs, de rêves, de vertiges. La musique, signée Angélique et Jean-Claude Nachon, épouse cette étrangeté : un mélange de sons aquatiques, de mélodies suspendues, de thèmes parfois dissonants. On est dans un rêve éveillé, une sorte de fable moderne où l’acteur joue sur le fil, loin de la comédie mais proche d’une certaine poésie tropicale magnifiée par les somptueux décors naturels de Cuba.  

3-Grand bourgeois perdu dans On peut toujours rêver (1991)

En 1991, Pierre Richard réalise son septième film On peut toujours rêver, une comédie tendre et un brin mélancolique, dans laquelle il incarne Charles de Boylesve, un entrepreneur solitaire, coincé, et un peu perdu dans sa vie de grand bourgeois. Tout va changer lorsqu’il croise la route de Rachid, un jeune voleur sympathique et débrouillard joué par Smaïn. Il lui propose de devenir son coiffeur personnel.  La bande originale du film est signée, quant à elle, Alain Wisniak, compositeur habitué des musiques de variété et de musiques de films des années 80 et 90. Le générique comporte la participation du célèbre harmoniciste belge Toots Thielemans. 

4-En veuf octogénaire entremetteur dans Un Profil pour deux (2017) 

Quand Pierre Richard retrouve Vladimir Cosma en 2017, c’est un petit miracle de cinéma. Un profil pour deux, réalisé par Stéphane Robelin, raconte l’histoire d’un veuf octogénaire qui découvre les joies – et les pièges – de l’amour virtuel via Internet. Pierre Richard y incarne Monsieur Pierre, un vieil homme bougon mais attendrissant, qui se laisse peu à peu envahir par la vie. Vladimir Cosma compose une musique pleine de légèreté et de tendresse, mêlant piano, harmonica et touches de clarinette. Rien d’ostentatoire, mais une vraie chaleur mélodique qui soutient la sensibilité du film. C’est la rencontre de deux complices de toujours, l’acteur et le compositeur, qui nous rappellent qu’on peut encore rire et aimer à tout âge. 

5
-En costume aux côtés de Johnny Depp dans Jeanne du Barry (2023)

En 2023, Pierre Richard est métamorphosé, en costume du 16e siècle et perruque aux côtés de Johnny Depp chez Maïwenn. L’acteur est à l’affiche de Jeanne du Barry. Il y interprète le duc de Richelieu, dans une composition tout en sobriété et en finesse. La musique est elle signée Stephen Warbeck, oscarisé pour Shakespeare in love. Warbeck livre ici une partition élégante, minimaliste, presque classique, où dominent les cordes et le clavecin. Une musique d’époque, oui, mais sans surcharge, qui épouse les silences et les regards. Dans ce film d’atmosphère, Pierre Richard montre, en quelques scènes, l’étendue de son registre. Une présence discrète, mais lumineuse. Comme un clin d’œil à sa longévité. 

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
La Symphonie du cinéma
©RCF
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