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Pierre Richard : les copains d’abord


Pierre Richard : les copains d’abord


Un article rédigé par Fabien Genest - RCF, le 8 juillet 2025 - Modifié le 8 juillet 2025
La Symphonie du cinémaIl était une fois Pierre Richard 4/5 : un cinéma de l'amitié

Chez Pierre Richard, l’amitié n’est jamais un prétexte, c’est un moteur. Elle est bancale, improbable, mais toujours sincère. Que ce soit avec Gérard Depardieu, Victor Lanoux, Aldo Maccione ou encore Dany Boon, elle naît de l’accident, du malentendu ou de la cavale… et finit toujours par triompher. Et pour raconter cela, rien de mieux que la musique, complice invisible des sentiments.
La preuve en 5 films.

© Gaumont. Pierre Richard et Gérard Depardieu dans La Chèvre (1981).© Gaumont. Pierre Richard et Gérard Depardieu dans La Chèvre (1981).

Ce qu'il faut retenir :

  • Gérard Depardieu, Didier Kaminka, Dany Boon et les autres

1-Trop, c’est trop chez Didier Kaminka, l'ami des débuts (1975) 

En 1975, Pierre Richard tourne dans Trop, c’est trop, un film choral de Didier Kaminka où il tient un petit rôle, celui d’un gendarme à moto. Trois hommes, nés le même jour, courtisent une jeune femme. Devant le désintérêt de cette dernière puis sa disparition, les amis s'obsèdent à la poursuivre.
 Ecrit, réalisé et joué par Didier Kaminka, il met en scène Georges Beller, Claude Jade, Chantal Goya, Darry Cowl ou encore Bernard Menez. La musique de Jean Bouchéty et Christian Chevallier ajoute une touche douce-amère à cette comédie un peu mélancolique sur les liens du cœur. Avec Trop, c’est trop, Pierre Richard retrouve un complice de longue date en la personne de Didier Kaminka. Les deux hommes sont amis depuis les années 60, une amitié fidèle, déjà remarquée en 1973 pour Je sais rien mais je dirai tout où les deux hommes ont cosigné le scénario et joué ensemble. Figure discrète mais essentielle du cinéma français des années 70 et 80, Didier Kaminka est auteur de nombreux dialogues, scénarios, et téléfilms, toujours avec une sensibilité très humaine.

2-La Chèvre : Depardieu-Richard-Veber, trio en or (1981)

 En 1981, La Chèvre de Francis Veber voit la formation d’un duo culte composé de Pierre Richard et Gérard Depardieu. Un tandem improbable entre l’homme rationnel et l’homme poissard, joué par Pierre Richard, envoyé au Mexique pour retrouver une jeune femme disparue. Au-delà du comique de situation, le film pose les bases d’une vraie amitié entre deux hommes que tout oppose. Pierre Richard, éternel personnage lunaire et malchanceux chronique à l’opposé de Campana joué par Gérard Depardieu, personnage méthodique, bourru, parfois brutal mais détective privé aguerri. La musique de Vladimir Cosma, avec ses couleurs latino et ses thèmes répétitifs, joue sur l’effet miroir entre les deux personnages à l’image du morceau La Tortuga, une variation du thème principal.  


3-A gauche en sortant de l’ascenseur chez Edouard Molinaro (1988) 

Chez Pierre Richard, l’amitié n’est pas qu’un thème de cinéma, c’est une valeur de vie, un lien profond qui traverse sa filmographie. Tout au long de sa carrière, il a su s’entourer de fidèles : Francis Veber bien sûr, Didier Kaminka, Jean Carmet mais aussi de musiciens au premier rang desquels Vladimir Cosma. C’est dans ce contexte qu’il tourne en 1988 avec Édouard Molinaro, cinéaste à succès pour La Cage aux folles ou L’Emmerdeur. Dans A gauche en sortant de l’ascenseur, Pierre Richard joue un peintre timide et maladroit, empêtré dans un chassé-croisé amoureux. Ce n’est pas une amitié virile cette fois, mais un lien de complicité entre voisins, entre solitudes urbaines en quelque sorte. Murray Head, chanteur britannique à succès des années 70 et 80, compose une bande-son élégante et mélancolique, qui donne au film une touche british inattendue.
 

4-Hommage à ses racines nordistes dans La Ch’tite famille (2018) 

Avec La Ch’tite famille, Pierre Richard revient sur grand écran en 2018 dans un rôle plein d’émotion, sous la direction de Dany Boon, qui signe ici une comédie autobiographique pleine de tendresse et un hommage au Nord. Le film raconte l’histoire de Valentin., architecte parisien snob, qui cache ses modestes origines du Nord à ses collègues… jusqu’au jour où sa famille débarque à l’improviste, avec son accent et sa chaleur. Pierre Richard incarne le père de Valentin, un vieil homme attendrissant, généreux, un peu perdu dans ce monde sophistiqué qu’il ne comprend pas.  Le film parle de transmission, de racines, et de liens familiaux, mais aussi de ce que les enfants doivent à ceux qui les ont fait rêver. Et la chanson de Bensé, Wherever you go, illustre cet attachement invisible qui relie les générations. 

5-L'humanité d'Hector Malot dans Sans Famille (2000)

Acteur de cinéma, Pierre Richard a également touché à la télévision et en 2000, Jean-Daniel Verhaeghe lui offre le rôle fort de Vitalis tiré du roman Sans Famille.
 Dans Sans Famille, adaptation du roman d’Hector Malot, Pierre Richard campe le rôle de Vitalis, le vieil artiste ambulant qui recueille le petit Rémi et l’élève avec bonté et rigueur à la vie d’artiste itinérant. Un personnage bouleversant, entre autorité bienveillante et tendresse cachée.  Ce lien quasi filial devient un des plus beaux portraits d’amitié de sa carrière. La musique de Carolin Petit soutient cette émotion, avec des cordes et bois empreints de sensibilité.
 Délaissant pour une fois la comédie, Pierre Richard, alors âgé de 66 ans, embrasse pleinement le registre dramatique. Il y déploie toujours cette même justesse, cette sensibilité qui a toujours habité ses rôles, même les plus farfelus. Son interprétation de Vitalis, à la fois noble et fragile, a profondément marqué.  

 

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
La Symphonie du cinéma
©RCF
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