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Photographier les souvenirs des Burgiens

Un article rédigé par Noémie Chassin - RCF Pays de l'Ain, le 14 décembre 2023  -  Modifié le 8 mars 2024
L'heure Aindinoise Mémoires intimes : Photographier les souvenirs des burgiens

Véronique Ellena, photographe et plasticienne connue à l'internationale, revient dans sa ville natale à Bourg-en-Bresse pour mener un projet artistique avec la ville. 

Véronique Ellena, novembre 2023 ©RCF Pays de l'Ain Véronique Ellena, novembre 2023 ©RCF Pays de l'Ain

Retourner à ses racines

 

Depuis quelques années, Véronique Ellena vit sur Paris, où elle exerce et expose son Art : la photographie. Mais depuis septembre, l’artiste burgienne a souhaité renouer avec ses racines en créant le projet “Mémoires intimes”. 

Véronique Ellena a fait sa scolarité à Bourg-en-Bresse. Elle vivait dans le quartier des Vennes, où elle y garde de nombreux souvenirs. Après son baccalauréat, elle décide de quitter la ville pour étudier les arts visuels en Belgique. Elle y fait ses premières rencontres avec des galeristes. De retour en France, elle s’installe à Paris et expose dans des galeries et musées dans le monde entier. Mais Véronique Ellena reste attachée à ses souvenirs et à la ville de Bourg. 

 

Je fais ce projet pour réunir les gens. Mais aussi pour réunir des souvenirs de l’enfance. [...] Je suis très contente de revenir dans ma ville natale. J’ai beaucoup de souvenirs aussi de mon côté, qui croisent ceux des participants et c'est toujours très touchant. C'est un bel endroit pour une création vivante.

 

Nouer les souvenirs entre eux

 

Ce projet “Mémoires intimes”, c'est une façon pour elle de renouer avec ses souvenirs mais surtout de les consolider avec les souvenirs des autres habitants. L’objectif est que chaque participant vienne avec une photographie. Véronique Ellena va l’agrandir, puis ils vont tous les deux partir faire une photo dans un des lieux de Bourg, souvent celui de la photo apportée. 

 

C’est un projet qui est vraiment relié à la ville et à ses habitants, aux personnes qui passent dans cette ville ou qui ont quelque chose à me raconter sur leur rapport à Bourg. J’ai envie qu’on me raconte des choses intimes qui deviennent universelles, j’ai envie que la photo soit un vecteur du vivre ensemble. Ce qui m'intéresse c'est comment on va croiser ses histoires individuelles pour qu’elles rejoignent la grande histoire et qu’elle aussi soit universelle. Ce que j ‘espère, c'est d' avoir des histoires qui vont parler du passé de la ville, suffisamment multiples et différentes pour donner une idée de ce qu'est la ville à travers le regard des gens qui viennent participer.

 

Les personnes souhaitant participer, s’inscrivent. Un rendez-vous est alors fixé pour échanger avec Véronique Ellena. C’est ce qu’elle appelle “l’interview”. Elle demande au participant l’origine de cette photo, son histoire, ce qu’elle évoque pour lui, pourquoi il souhaite la partager mais surtout le lien qu’elle a avec la ville. 

 

Il y a une personne qui m’ a amené une photographie d’arbre. C’est l’arbre de la liberté qui a été déraciné devant le collège Amiot et replanté dans le jardin de la Madeleine. Cette personne a été tellement émue et investie dans le déplacement de cet arbre qu’il l’a photographié et on est allé refaire une photo sous cet arbre.

 

L’aboutissement du projet

 

Ces photographies feront l'objet d'une exposition à l’automne prochain à l’espace H2M. Au mois de juin, une vingtaine d'entre elles seront également agrandies et affichées dans Bourg. L’idée est de créer un parcours itinérant à travers la ville en passant d’une photo à une autre. 

 

Avec ce projet, on tricote un grand patchwork qui fait que l'individualité devient quelque chose d'universel. Ça m'intéresse de partir de l' histoire individuelle, intime, pour arriver à l'histoire universelle et à quelque chose de l'ordre du vivre ensemble. La place de l’individus, homme, femme , enfant est très importante. C'est important pour moi de parler de comment l’individu interagit avec la société, et comment la société interagit avec l'individu, comment les gens vivent ensemble.

 

Rencontre avec un participant

 

Véronique Ellena et Bernard Courtebras  ©RCF Pays de l'Ain

 

Bernard Courtebras, ancien professeur à l’université a décidé de faire partie du projet en apportant une photo d’un jeune enfant vêtu de blanc, assis sur les marches du Sacré cœur à Bourg. 

 

J’ai choisi cette photo car on me trouvait mignon dessus. [...] Pour moi, cette photo représente l’enfance. Pour savoir d’où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient. Il est important de connaître son passé, ses origines, qu’elles nous conviennent ou pas. Je ne me souviens pas du contexte de cette photo, j’avais 2 ou 3 ans. J’étais dans une famille très catholique, très croyante, j’ai eu du mal à m’en éloigner. Mais à l’adolescence, j’ai commencé à m’interroger et à prendre plus de distance. Je suis devenu un peu plus rationnel et scientifique. Cette photo me fait penser à mon enfance et à ma famille.

 

Le projet collaboratif” Mémoires intimes” se poursuit jusqu’à l’été 2024. Véronique Ellena souhaite idéalement photographier 100 personnes de tout âge.

Si vous souhaitez participer au projet ou que vous voulez simplement vous renseigner, vous pouvez contacter Véronique Ellena au 06 95 81 91 78. 

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L'heure aindinoise
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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