En 2005, Patrick de Carolis a été élu à la présidence de France Télévisions. Un poste éminement politique, stratégique, généralement occupé par des énarques et des hauts-fonctionnaires. Un poste qui lui a valu bien des pressions de toutes sortes, jusqu'à être mêlé à l'affaire Bygmalion (affaire non encore réglée au moment où nous enregistrons). À plus de 60 ans, Patrick de Carolis publie son autobiographie "Les ailes intérieures" (éd. Plon). Un texte qu'il dédie à Dominique Baudis - "un homme remarquable" - sous la présidence duquel le CSA était "d'une grande indépendance".
Mais qu'est-il allé faire dans cette galère? pourrait-on lui demander. Lui répond: "Mon métier." En 2005, Patrick de Carolis est alors un journaliste connu et reconnu, son émission "Des racines et des ailes", appréciée du grand public, lui permet d'assouvir et de partager sa passion pour le patrimoine et l'histoire. Il connaît également le succès comme écrivain avec un premier roman "Les demoiselles de Provence" (éd. Plon, 2005). Rien ne le force à accepter un poste aussi inconfortable que la présidence de France Télévisions. Rien, si ce n'est une très haute idée de la culture qui l'habite.
Dans son autobiographie, Patrick de Carolis rend hommage à la ville qui lui a donné "le goût de la pierre, du beau et de l'histoire". Arles, les années 1953 à 1961: le journaliste se souvient d'une enfance très heureuse, d'une famille unie. Lui timide, réservé, l'imagination bouillonnante, et déjà amoureux de poésie et d'histoire. Le passé et l'architecture de l'ancienne cité romaine lui inspirent ce que sera son parcours: le journalisme, parce qu'"un bon journaliste doit avoir une chronologie historique".
La culture c'est ce qui "vous agrège au corps social, ce qui permet de vivre avec les autres, elle vous révèle, elle vous rend libre." Il y a de la transcendance dans cette très haute vision de la culture que Patrick de Carolis partage. Le journaliste ne cache d'ailleurs pas sa foi (catholique), même s'il trouve exigeant et difficile de croire. "Il faut parfois se battre avec Dieu, ce n'est pas simple d'être chrétien, d'être croyant: quand on croit on essaie d'être meilleur."
"Si j'ai la possibilité de faire évoluer les choses je ne dois pas laisser passer cette occasion." Patrick de Carolis ne se définit pas comme un homme de pouvoir mais un homme d'action. Il a suffisamment connu le bonheur pour apprécier la vie comme est elle est, c'est-à-dire "un déséquilibre". C'est sans doute dans l'exigence de sa foi chrétienne qu'il trouve le courage de faire face au tourbillon judiciaire dans lequel il se trouve. "La vie est un déséquilibre, le bonheur ne peut être total en permanence."
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