Anne Richard : "Quand ça ne va pas, j'écoute du Claude François !"
Elle s'est produite au théâtre et au cinéma. Mais c'est la série policière "Boulevard du Palais" diffusée sur France 2, qui l'a fait connaitre au grand public en incarnant le juge Nadia Lintz, assistée du Commandant Rovère joué par Jean-François Balmer. Anne Richard est actuellement sur scène dans "Le Bonheur Conjugal" de Léon Tolstoï. L'occasion de percer les petits secrets de bonheur d'une suisse d'origine qui adore Claude François et préfère le chocolat français !
© Théâtre de Poche Montparnasse
Anne Richard, vous êtes à l'affiche du « bonheur conjugal » de Tolstoï. Mais vous, quels sont vos petits secrets de bonheur ? Eh bien, vous allez passer aux aveux, comme dans "Boulevard du Palais." ! Première question, quand vous vous levez le matin, est-ce que c'est tout de suite de bonne humeur façon la juge Nadia Lintz ou c'est plutôt sauce bougon à la commandant Rovère ?
Alors c'est plutôt sauce bougon ! J'ai beaucoup de difficultés à me lever !
Pourquoi vous avez des difficultés à vous lever ? Les nuits sont difficiles ?
Le lit est trop bon ! (rires)
Vous êtes un peu comme un moteur diesel : il faut du temps pour vos échauffer ?
Oui, exactement. Je fais beaucoup de sport et quand je faisais de l'athlétisme, je faisais du demi-fond. Je ne faisais pas du sprint, Alors évidemment, je démarre au quart de tour parce que j'ai pris du retard, que je ne me suis pas levée en temps et en heure, donc il faut que je "speede." Mais autrement, oui, je suis plutôt dans une énergie de demi-fond. J'ai une capacité de durée.
Quand vous avez un petit coup de cafard, Anne Richard, qu'est-ce que vous faites pour vous remonter le moral ?
J'écoute Claude François. J'étais une très grande fan et si j'ai fait ce métier, c'est grâce et à cause de lui. Pas pour chanter, mais je voulais donner du bonheur aux gens, transmettre de l'émotion, de l'énergie. Et donc c'est grâce à lui que je suis devenue actrice quelque part. Ça a été vraiment un modèle. Donc quand j'ai un petit moment de blues, je me remets du Claude François.
Qu'est-ce que vous remettez ? "Alexandrie, Alexandra", "Chanson populaire", "Le Mal-aimé" ?
Alors "Le Mal aimé", ça ne va pas me redonner le moral. (sourire). Je mets plutôt des choses toniques comme "Alexandrie Alexandra".( qu'elle a d'ailleurs repris avec Clodettes et paillettes pour une émission dans à la télé suisse .NDLR) . Il y a de quoi faire, il y a beaucoup de choses quand même qui sont très, très toniques chez Claude François
Est-ce que vous ne rechantez pas aussi "Over the rainbow" tiré du Magicien d'Oz, un projet auquel vous participez en ce moment avec le chorégraphe Joan Nus ?
Oui, chorégraphe et metteur en scène, parce qu'il fait aussi la mise en scène. C'est la deuxième fois qu'on collabore, après "La mélodie du bonheur" et là, on fait le Magicien d'Oz, où je fais la direction d'acteur cette fois-ci. Et c'est un vrai bonheur de faire ça, d'être dans ce monde du musical que j'admire et de travailler avec quelqu'un qui a autant de talent que Johan. Alors là, il faut aller vite parce que c'est quelqu'un qui a une rapidité d'esprit et qui monte les shows très rapidement en comédie- musique. Mais j'adore diriger les acteurs. Et en plus il y a de la musique. Quelque part j'ai l'impression que je suis suivie par la musique dans ma carrière, alors que moi-même je n'en fais pas et que je ne chante pas.
Un petit carré de chocolat suisse, de préférence, pour vous remonter le moral. Est-ce que ça peut vous arriver ?
Oui, je suis Suissesse, originaire de Lausanne. J'ai toute ma famille qui y vit. Mais côté chocolat, j'ai un peu honte de le dire, mais je n’aime pas trop le chocolat au lait, je préfère le chocolat noir français !
Chacun ses goûts. Troisième question, Anne Richard. Est-ce qu'il y a un endroit où vous vous sentez bien, qui vous apaise ou qui vous redonne de l'énergie ?
Oui, mon lac, le lac Léman. C’est là où je me ressource, c'est l'eau, c'est la mer, c'est le lac. C'est mon petit endroit à moi. D'être dans l'eau, c’est là où je me sens le mieux et où je me ressource. C'est une délectation. J'ai aussi ça quand je vais à la mer. J'aime beaucoup aller nager à Trouville par exemple ou dans les autres mers où j'ai l'occasion d'aller. Tout ce qui est aquatique me régénère grandement et la nature.
Je pensais aussi, comme lieu qui vous ressource, la scène, dont vous rêviez déjà toute petite. Dans un article récent du "Figaro", vous dites : "je me sens chez moi sur un plateau, je n’en avais pas conscience à ce point, j'ai l'impression d'être au bon endroit à ma place."
Exactement. C'est incroyable, parce que j'ai quand même beaucoup fait de films dans toute ma carrière et je faisais quand même du théâtre en même temps. Mais je n'avais pas pris conscience à quel point c'est l'endroit où je me sens bien aujourd'hui. Je m'y sentais déjà bien avant. C'est comme si en vieillissant, en étant plus mature, cette dimension théâtrale m'a rendu capable. Capable d'assumer le public, capable d'assumer les grandes scènes. Capable de transmettre quelque part, de devenir ... Claude François !
On y revient ! Anne Richard, est-ce qu'il y a une personne qui a beaucoup compté pour vous dans votre vie personnelle ou professionnelle et à qui, aujourd'hui, vous avez vraiment envie de dire merci ?
Il y a beaucoup de gens qui ont compté pour moi dans mon parcours. D'abord, avant tout, je dirais que c'est ma maman. Parce que c'est grâce à elle que j'ai commencé à faire du spectacle devant un sapin de Noël. Elle m'a donné l'amour du théâtre, l'amour des textes, de bien apprendre sa poésie. Et elle avait des velléités d'écriture, donc c'est comme ça que je crois que tout ça commencé. Et puis après j'ai eu la chance incroyable dans ma carrière de rencontrer des metteurs en scène et des hommes avec qui d'ailleurs j'ai vécu, avec qui j'ai travaillé et qui m'ont amenée des films magnifiques. Donc je leur dois aussi beaucoup.
Je pensais aussi à Jean-Pierre Guérin, producteur, qui vous a confié le rôle de la juge Nadia Lintz dans la série "Boulevard du Palais", qui vous a fait connaître du grand public ...
Oui, pour moi, Jean-Pierre Guérin, c'est le plus grand producteur de la place de Paris. J'admire énormément cet homme, il avait une qualité, une délicatesse et un sens du film, de la télévision, extraordinaire. Et ça a été un honneur de pouvoir travailler pour lui et, effectivement, c'est grâce à lui, au fait qu'il m'a fait confiance pour Nadia Lintz après les essais, qu'il m'ait choisie, qui m'a permis d'amener la reconnaissance que j'ai acquise grâce à Boulevard du Palais et cette aventure qui a duré 17 ans. Vous avez raison, je peux dire un grand, grand, grand merci à Jean-Pierre Guérin.
Pour terminer, Anne Richard, vous connaissez le dicton "Pour vivre heureux, vivons cachés". Mais pour vous, pour vivre heureuse, il faudrait vivre comment ?
Pour vivre heureuse, je crois qu'il faut vivre de sa passion. C'est ça qui nous fait vibrer, nous les artistes et on est des privilégiés, parce qu'on a pu vivre de notre passion, que notre métier, ça soit une passion. Donc je crois que c'est un cadeau de la vie. Et c'est ce qui me rend heureuse, c'est de vivre de cette passion.
Vivre aussi en rendant les gens heureux. En suivant par exemple l'exemple de votre mère qui était bénévole dans des associations, mais aussi lorsqu'on vous croise dans la rue et qu'on vous dit : "Je vous ai bien aimée dans telle ou telle série". Là aussi, vous dites... Je rends les gens heureux.
Oui, le point de départ, c'est ça. Je voulais faire comme Claude François, rendre les gens heureux. Les divertir, les faire rêver. Et quand j'ai un retour comme ça dans la rue où les gens me disent « Merci beaucoup, on adore. » Ou même là, quand je sors du spectacle, où je joue "Le bonheur conjugal" et que les gens me disent merci parce qu'ils ont vécu un merveilleux moment, ça donne tout son sens à ma vie en fait. Et ça donne du sens à cette petite fille dans sa chambre qui rêvait de rendre les gens heureux !
Son actualité : "Le Bonheur conjugal" de Léon Tolstoï, avec une mise en scène de Françoise Petit, la participation de Jean-François Balmer et l'accompagnement au piano de Nicolas Chevereau. A découvrir au Théâtre de poche -Montparnasse jusqu'au 7 Décembre.


lIs sont chanteurs, comédiens ou écrivains. Mais qu'est-ce qui les met en joie ? Chaque dimanche, à 7h42, ils livrent leurs petits secrets pour être heureux à Vincent Belotti.


