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Monstres

Un article rédigé par Alexis Wolff - RCF Rennes,  - Modifié le 17 juillet 2023

Marque Page évoque ici la figure du monstre à travers quelques bandes dessinées

Monstres (Barry Windsor-Smith - Delcourt)Monstres (Barry Windsor-Smith - Delcourt)

Moi, ce que j'aime, c'est les monstres d'Emil Ferris chez Monsieur Toussaint Louverture 5/5
Moi, ce que j'aime, c'est les monstres (Emil Ferrs - Monsieur Toussaint Louverture)

Chicago, fin des années 1960. Karen Reyes, dix ans, adore les fantômes, les vampires et autres morts-vivants. Elle s’imagine même être un loup-garou: plus facile, ici, d’être un monstre que d’être une femme. Le jour de la Saint-Valentin, sa voisine, la belle Anka Silverberg, se suicide d’une balle en plein cœur. Mais Karen n’y croit pas et décide d’élucider ce mystère. Elle va vite découvrir qu’entre le passé d’Anka dans l’Allemagne nazie, son propre quartier prêt à s’embraser et les secrets tapis dans l’ombre de son quotidien, les monstres, bons ou mauvais, sont des êtres comme les autres, ambigus, torturés et fascinants.

Journal intime d’une artiste prodige, Moi, ce que j’aime, c’est les monstres est un kaléidoscope brillant d’énergie et d’émotions, l’histoire magnifiquement contée d’une fascinante enfant. Dans cette œuvre magistrale, tout à la fois enquête, drame familial et témoignage historique, Emil Ferris tisse un lien infiniment personnel entre un expressionnisme féroce, les hachures d’un Crumb et l’univers de Maurice Sendak.

Cette bande dessinée, qui explose les codes narratifs dans une mise en page aux graphismes multiples, s'inspire de la propre enfance et des rencontres d’Emil Ferris. Le résultat est tout à fait éblouissant. Si le style graphique peut décontenancer les amateurs de ligne claire, Marque Page a été totalement pris par le scénario et les dessins hors norme d'une puissance rare.
Moi, ce que j'aime, c'est les monstres (Emil Ferrs - Monsieur Toussaint Louverture)


Maudit sois-tu, Tome 3, Shelley de Pelaez et Puerta chez Ankama3,5/5
Maudit sois-tu, Shelley (Pelaez, Puerta - Ankama)

En 1816, sur les bords du Lac Léman, la jeune Mary Shelley s'éprend du médecin de Lord Byron, l'incroyable John Polidori. Ce dernier a réussi, avec le lieutenant Joseph Burton et le docteur Robert Darwin, à perfectionner les expériences d'Aldini : redonner la vie à des tissus morts en y diffusant un courant électrique. Mais lorsque Mary le rejette, Polidori sombre dans la folie…

Ce dernier tome de la trilogie Maudit Sois-Tu peut se lire indépendamment des 2 autres, chaque album offrant une lecture unique avec un début et une fin mais il est conseillé de lire cette série dans sa globalité et si possible dans l’ordre de parution pour pouvoir apprécier tous les liens fait entre chaque album. Ce dernier tome, Shelley, est moins riche en action que les précédents, plus introspectif, nous narrant l’histoire de Mary Shelley durant une dizaine d’années mais il conclut de bien belle manière cette trilogie originale que nous vous conseillons.
Maudit sois-tu, Shelley (Pelaez, Puerta - Ankama)


Frankenstein de Bess chez Glénat4/5
Frankenstein (Bess - Glénat)

L’histoire est connue : le livre commence avec l'histoire de Robert Walton, un explorateur, qui raconte à sa sœur le récit de ses aventures au pôle Nord : après avoir cru apercevoir un traineau conduit par un géant, Walton et son équipage découvrent un homme à la dérive sur un bloc de glace. Après l'avoir recueilli à bord de leur navire, ils apprennent qu'il s'agit de Victor Frankenstein, qui entreprend de leur raconter son histoire : il est justement à la poursuite du géant aperçu par l’équipage. Victor Frankenstein est un médecin fasciné par la vie et par la Création. Un jour, il décide de créer à son tour une créature vivante et de l'animer, afin d'essayer de comprendre comment fonctionne la vie et comment elle a été créée. Horrifié par l'aspect hideux de l'être auquel il a donné la vie, Frankenstein abandonne son « monstre ». Mais ce dernier, doué d'intelligence, se venge par la suite d'avoir été rejeté par son créateur et persécuté par la société.

Bess nous offre avec Frankenstein un travail dans la droite lignée de ce qu’il nous proposait en 2019 avec l’adaptation de Dracula. Un travail en Noir et Blanc de très grande classe, illustrant à merveille ici le récit de Mary Shelley. On y retrouve la magie de son trait élégant qui sublime la dramaturgie du récit. Une oeuvre où l'encrage puissant de l'auteur exprime dans chaque case le souffle romantique et gothique de cette histoire. Une histoire qui permet au dessinateur de faire preuve encore une fois de son talent, avec des scènes maritimes somptueuses et des séquences de paysages et de nature de toute beauté. Sans oublier la créature en tant que telle, que Bess a réussi à bien représenter et à rendre tout à fait crédible, entre humanité et monstruosité parfaitement dosée.

Frankenstein (Bess - Glénat)

 

Monstres de Barry Windsor-Smith chez Delcourt 5/5
Monstres (Windsor-Smith - Delcourt)
L'histoire secrète de Bobby Bailey, un personnage qui en évoque un autre, Bruce Banner alias Hulk.

Windsor Smith fait remonter la personnalité complexe de ce monstre iconique à une enfance maltraitée, doublée d'expérimentations scientifiques menées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale à partir d'essais scientifiques nazis. Autrement dit : comment la société américaine des années 1950 a engendré un monstre à partir d'autres monstres.

Barry Windsor Smith manie à merveille, le mélange des genres et de la narration. 
Tout en noir et blanc, avec un travail fascinant sur les hachures, Barry Windsor Smith nous offre des planches devant lesquelles nous ne pouvons que tomber d’admiration de par leur composition et leur dynamisme. L’auteur reste fidèle à son trait et l’ensemble possède un côté quelque peu classique, et comme les classiques que nous lisons sont souvent des chefs-d'œuvre, nous n’hésitons pas à Marque Page à classer cet ouvrage dans cette catégorie. Un chef-d'œuvre de la bande dessinée, de part sa maîtrise narrative, ses thèmes abordés et ses personnages marquants et de part sa virtuosité technique. 

Monstres (Windsor-Smith - Delcourt)


Programmation musicale :

Feed my Frankenstein, Alice Cooper 
Frankenstein de James Whale (1931)

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