Mino Faïta : parcours d'un immigré italien en France
Mino Faïta est arrivé en Haute-Savoie à la fin des années 50, car il n’avait pas de « perspectives » à ce moment en Italie du sud. Mais s’il est venu, « avec des millions d’autres » c’était aussi pour « produire et se reproduire ». Mino Faïta a commencé à travailler illégalement à 14 ans.
Après sept mois, il retourne en Italie, car il ne parvient pas à envoyer d’argent à sa famille et à payer sa pension à la personne qui l’accueille. Mais il va revenir définitivement sur le sol français le 31 mai 1961. Ce qui a été dur c’est « le changement de paysage, de climat, de mode de vie ». Pour celui qui est arrivé d’une ville avec vue sur la mer, se retrouver à Cluses, entouré de montagnes lui donne l’impression d’être en prison.
« Se sentir chez soi, c’est une construction longue, progressive. »
Pour Mino Faïta, ce qui fait avant tout le pont entre les deux indentités, pour tous les immigrés, c'est à la fois "ne pas oublier sa langue d'origine", mais aussi apprendre le français, la langue qui permet d'"ouvrir beaucoup de portes". Pour lui, s'intégrer, c'est "être bien quelque part", mais sans pour autant oublier d'où l'on vient.
Mino Faïta décrit ses rapports avec l'importante communauté européenne de Haute-Savoie comme "fraternels" et "cordiaux" mais "sans communautarisme. Le fait que les gens de la région d'Italie de laquelle vient Mino Faïta soient rares à Cluses a peut être expliqué selon lui son intégration. Il n'est pas passé par la case "communautaire".
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