"Lumières du Mont-des-Cats", ouvrage du bicentenaire. Frère Rémy Valléjo

Dans son deuxième volet sur les Lumières du Nord, frère Rémy Valléjo présente et déchiffre pour nous quelques joyaux de l’art médiéval comme peu de musées peuvent s’enorgueillir d’en posséder.

Manuscrits enluminés, tableaux de maîtres ou sculptures des XVe au XVIIIe défilent sur les pages de cet impressionnant livre d’art. Un ouvrage qui met aussi à l’honneur des perles de la littérature monastique signées Saint Bernard de Clairvaux ou Guillaume de Saint Thierry.

Une collection totalement méconnue

« Les Hauts de France ont vu naître de grandes figures spirituelles comme Jan van Ruysbroeck, Fénelon évêque de Cambrai, l’Abbé Lemire… Les bibliothèques de la région et les collections privées en témoignent d’ailleurs bien mieux que les bâtiments désormais disparus comme l’abbaye de Vaucelles, plus grande abbaye cistercienne d’Europe ! La collection du Mont-des-Cats, en particulier, regorge de merveilles… »

Conçu en étroite collaboration avec les moines de l’abbaye, l’album se veut davantage une porte d’entrée sur l’histoire de la vie cistercienne dans la région qu’un catalogue de musée. Deux années de travail, de “temps volé” selon l’auteur, pour plonger le lecteur dans la spiritualité d’un XVe siècle éblouissant. Page après page comme à l’époque des Primitifs Flamands on se surprend à contempler l’image hiératique du Salvator Mundi destinée à rapprocher du Père par le Fils.

« Le tableau de la Sainte Face de Jan van Eyck est perdu. Il n’en existe que 4 copies dans le monde (réalisées par ses apprentis au XVe siècle) : une à Berlin, une à Munich, et une à Bruges. Celle du Mont-des-Cats est certainement la plus belle. »

Bientôt des Lumières de Paris…

Si l’historien d’art se nourrit de ces chefs d’œuvre pour leur valeur esthétique, c’est le dominicain en lui qui se sent par là-même invité à rencontrer le Tout Autre.

« Face à la laideur du monde parfois, le beau est une brèche qui permet de retrouver une forme de sérénité. Mais surtout, et Saint Paul l’écrit si bien dans la première épître aux Colossiens : “Jésus est l’icône du Dieu invisible”. »

Frère Rémy Valléjo rend hommage à l’initiateur de cette collection d’œuvres majeures : Dom André Louf, père abbé de l’abbaye pendant plus de 30 ans qui partit vivre en ermite dans le sud de la France avant de revenir mourir dans son monastère. Mais aussi et d’abord à Nicolas Joseph Ruyssen, ce peintre philanthrope à l’origine de l’école de peinture devenue monastère en 1826. Deux cents ans plus tard, quelques chefs d’œuvres bien cachés sont à découvrir en primeur dans ce très beau livre d’art.