"L’imposture" de Marie Bosch : après le choc, la résilience
En janvier 2017, après les fêtes de fin d’année, l’alsacienne Marie Bosch rentre à Paris en compagnie de sa fille et de son mari. À leur arrivée, les serrures de leur appartement ont été changées, leurs biens mis aux enchères. S’ensuit une spirale infernale au cours de laquelle la vérité va peu à peu s’imposer… RCF Alsace a rencontré l’auteure alsacienne.
C’est par la bande dessinée que Marie Bosch a choisi de raconter son histoire. Parce que, dit-elle, la BD lui permet de "mettre en scène les moments cocasses (…) au milieu de mois de dépression, ça me faisait du bien". Le cauchemar débute un lendemain de réveillon : le couple se retrouve à la rue et sans ressource. Sous le choc, hébergée par des amis, Marie laisse son mari gérer la situation, elle s’occupant de leur fille de deux mois. Au bout de quelques jours, la vérité s’impose : son mari est un imposteur. La banque n’est pas informée de la situation du couple, les extraits bancaires sont des faux, les dettes nombreuses. Son mari a menti : il n’a pas de travail et connaît parfaitement l’impasse dans laquelle il les a plongés, lui, sa femme et sa fille. Marie retourne alors en Alsace, chez ses parents.
Le dessin comme outil salutaire
Pour prendre du recul et trouver le courage de s’en sortir, Marie entame une bande dessinée. Une prouesse pour elle qui ne sait même pas dessiner. Elle va apprendre la patience et la mise en scène. Une fois les premiers croquis réalisés se pose alors la question de la publication. Car L’imposture (édit. Les Enfants rouges) ne parle pas seulement d’un deuil amoureux. L’histoire parle aussi de résilience. Après la sidération, Marie découvre "l’accès au beau". La nature et sa beauté immuable, la rassurent. À la colère succède la force, sous une forme pour le moins inattendue : le militantisme.
Son récit de vie, hors norme, n’entre dans aucune case. Le couple étant toujours marié, Marie hérite donc des dettes de son mari, bien qu’il ait disparu, s’étant enfuit assez vite. Solidaire fiscalement, elle doit 130 000 euros au Fisc. Si sa belle-famille accepte de lui venir en aide, ce n’est pas le cas d’autres victimes du même genre. Car Marie va aussi découvrir que sa situation, bien que très singulière, n’est pas unique. L’Alsacienne a rejoint une association qui propose des écoutes pour des femmes victimes de la même situation, solidaires de dettes d’un mari "fantôme", qui parfois s’élèvent à des centaines de milliers d’euros. Ensemble, elles tentent aussi de faire changer la loi, pour que des amendements soient déposés. D’après leur analyse, 95% des victimes seraient des femmes, symbole d’un malaise encore très présent d’une inégalité entre mari et femme. Marie est de retour à Paris, son témoignage a largement été relayé, mais son combat continue, cette fois, avec plus de sérénité.
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