L’exposition « Cabane » au Delta : un abri, trente récits

Qui n’a jamais construit de cabane ? Dans un arbre, entre quelques coussins, au fond d’un bois ou au cœur d’une ville, la cabane est un lieu de retraite autant qu’un terrain d’expérimentation. L’exposition « Cabane » au Delta invite à redécouvrir ce symbole à travers le regard d’artistes contemporains. 

La cabane, simple assemblage de bois ou construction improvisée avec des draps, traverse les âges et les sociétés. Elle évoque l’enfance, la liberté, l’évasion. Mais elle peut aussi devenir, dans les mains des artistes, un objet critique, révélateur des fractures de notre époque.
À Namur, l’exposition Cabane réunit pour la première fois 23 artistes belges et internationaux sur deux étages au Delta. Plus de 30 œuvres (installations, photographies, constructions) explorent les multiples facettes de cet espace intime et symbolique.

De la cabane d’enfance au refuge politique 

Chaque œuvre est une déclinaison singulière de ce thème. Nathalie Du Pasquier ouvre le parcours avec une cabane joyeuse et colorée, véritable hymne à la créativité enfantine. 

À l’opposé, les photographies de Mathieu Pernot, documentent des abris de fortune de migrants, rappelant la dimension contemporaine du sujet. Jacqueline Mesmaeker propose une approche littéraire et poétique, tandis que le designer américain Ken Isaacs présente sa propre vision de la cabane sur la terrasse panoramique du Delta.

Un espace pour penser et créer

En parallèle de l’exposition, un catalogue de 128 pages prolonge la réflexion. Il rassemble les essais de cinq auteurs, dont Gilles Tiberghien, philosophe et spécialiste du Land Art (l’art qui utilise la nature). Il y analyse la cabane comme lieu de retraite philosophique, en rejoignant les thématiques de résistance et de quête de sens explorées par plusieurs artistes.

Qu’elle soit rêve d’enfant, outil de survie ou manifeste politique, la cabane devient ici matière à penser, à construire et à déconstruire.

Avec l’exposition « Cabane » le Delta offre un voyage à travers un imaginaire collectif qui a traversé les âges. Loin d’être un simple jeu d’enfants, la cabane devient le miroir d’un monde en quête de liberté et de transformation.