Après "L'Hôte" (2009) et "L'Étranger" tomes I et II (2013 et 2015), Jacques Ferrandez adapte un nouveau roman d'Albert Camus en bande-dessinée, "Le Premier homme" (éd. Gallimard).
Un lien fort, intime, unit Jacques Ferrandez à Albert Camus, l'homme et l'écrivain. Un lien qui trouve ses origines en Algérie, où les deux hommes sont nés à plus de 40 ans d'écart. Jacques Ferrandez connaît bien le quartier Belcourt à Alger, où Camus a passé toute sa jeunesse. "Avant de connaître l'œuvre d'Albert Camus j'entendais parler de lui comme l'enfant du quartier".
Le dessinateur de BD a même fait de l'écrivain l'un des personnages de ses "Carnets d'Orient" (éd. Casterman), cette grande fresque sur l'histoire de la présence française en Algérie, qui a fait de lui l'illustrateur de BD reconnu de la question algérienne.
PORTRAIT ⺠Jacques Ferrandez, l'orientaliste
En lisant la BD du "Premier homme", on a nécessairement envie de relire le roman d'Albert Camus. Notamment pour cette sensibilité aux pauvres et aux petits que manifestait l'écrivain, et que met si bien en lumière Jacques Ferrandez. Cet aspect si caractéristique de l'œuvre de Camus, d'avoir su parler au nom de ceux dont la parole était refusée.
Ce qu'il retient, lui, Jacques Ferrandez, de l'œuvre de Camus, c'est une façon de "rendre hommage à une population qui a été extrêmement mal-aimée, c'est-à-dire tous ces pieds-noirs qui sont passés aux poubelles de l'histoire". La "justesse du ton pour restituer ce qui a été leur histoire": les pieds-noirs sont "des gens qui ont subi l'histoire, comme pourrait dire Camus".
Et en même temps que paraît "Le Premier homme", Jacques Ferrandez publie "Entre mes deux rives". Un ouvrage plus personnel, où il confie son "rapport à Camus, qui est aussi [son] rapport à l'Algérie et à la Méditerranée".
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