"Le mystère Cléopâtre" à l'Institut du Monde Arabe
Jusqu'au 11 janvier prochain, l'Institut du Monde Arabe propose une exposition dédiée à Cléopâtre, la dernière reine d'Egypte. A travers les dernières recherches historiques et archéologiques, elle cherche à démystifier le récit de l'une des figures féminines les plus populaires. Claude Mollard, le commissaire général de l'exposition, donne quelques explications.
Affiche de l'exposition "Le mystère Cléopâtre". Crédits : Institut du Monde ArabeCléopâtre, régna sur l'Egypte entre 51 et 30 avant J.-C, est l'une des figures les plus populaires de l'Histoire. Claude Mollard peut l'affirmer. "Ce n'est pas une impression. C'est une vérité ", déclare-t-il. "Nous avons pu le mesurer en conduisant une enquête à la fois historique, archéologique, artistique, et même politique", a-t-il expliqué.
Cependant, un mystère plane autour de sa légende, notamment concernant sa mort brutale par suicide, survenue lors de la conquête de l’Égypte par les Romains en l’an 30 avant notre ère. Pour Claude Mollard, cet acte est également "héroïque". "C'est peut-être la première femme héroïne de notre histoire qui refuse de se soumettre aux colonisateurs et qui pour cela, préfère se donner la mort", dit-il.
L'image de Cléopâtre, sous de nombreux portraits
Parmi les éléments mis en avant dans l'exposition, on retrouve notamment son visage, à travers de nombreux portraits. "Parce que chaque artiste et chaque écrivain avait sa propre Cléopâtre. Cela devient une sorte de création collective", explique le commissaire général, par ailleurs conseiller spécial du président de l'Institut du Monde Arabe.
Au moment de la Renaissance, vers le XVIème siècle, les artistes redécouvrent la légende de Cléopâtre à travers des écrits romains, notamment ceux d'Octave, rival de son époux, Marc Antoine, qui la dénigre. "C'est une manière pour eux de transgresser les interdits de la religion et du pouvoir royal", analyse Claude Mollard.
Une légende qui perdure au fil des siècles
De nos jours, la dernière souveraine d'Egypte continue de fasciner les esprits, par sa ténacité et sa combativité. D'après le commissaire général de l'exposition, Cléopâtre est une icône féministe et de libération des peuples. Si son rôle est souvent réduit à celui de courtisane, maîtresse de Jules César et Marc Antoine, Cléopâtre était une lettrée, polyglotte, fille de grand prêtre et grande monarque en son temps.
Sa légende fut reprise comme modèle par les esclaves noirs des Etats-Unis au XIXème siècle, puis par les Egyptiens au XXème siècle, lors de l'occupation anglaise.
Son récit historique s'est également imposé dans le septième art. "Le cinéma a fait qu'elle est devenue un mythe universel, parce que les plus grandes comédiennes ont incarné Cléopâtre, et cela continue", dit Claude Mollard. Parmi les films emblématiques, on peut citer Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, où la reine d'Egypte est incarnée par Monica Bellucci.


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