
LE MOT DE LA SEMAINE - Dans notre calendrier il y a des jours auquel s’ajoute pour toute une communauté une précision comme le « lundi de Pâques » au point qu’ils sont mentionnés dans nos dictionnaires. Explications avec Jean Pruvost sur cette désignation « lundi de Pâques ».
Retour sur la désignation "lundi de Pâques".
De formulation composée, citons aussi le « lundi de pentecôte », ou encore le « mardi gras », le « mercredi des Cendres » le « jeudi saint », le « vendredi saint », le « dimanche des Rameaux ». Bien sûr je ne tiens pas compte ici des formules populaires, telles que « la semaine des quatre jeudis », un « conducteur du dimanche » ou encore, historiquement, le « jeudi noir » en l’occurrence le 24 octobre 1929 marquant l’effondrement des valeurs boursières et le début de la Grande Dépression… On le constate, les jours frappés du sceau d’un événement ne manquent pas notre calendrier.
Alors aujourd’hui place à cette si belle fête chrétienne que représente le « lundi de Pâques ». Depuis des siècles, on évoque en effet le « lundi de Pâques », et on comprend que les enfants soient en droit de nous demander, pourquoi s’agit-il toujours d’un « lundi ». Il est vrai qu’il ne viendrait pas à l’idée d’évoquer un « mercredi de Pâques ». Il faut bien sûr partir du dimanche de Pâques, la date de Pâques étant fixée depuis l’an 325 par le concile de Nicée convoqué par l’empereur romain Constantin : « Pâques », je cite, « est célébré le dimanche qui suit le quatorzième jour de la Lune qui atteint cet au âge au 21 mars immédiatement après ». Ce quatorzième jour, représente de fait le jour de la Pleine Lune et le 21 mars, s’assimile à la date de l’équinoxe de printemps. En vérité le calcul de la date de Pâques est effectué à l’aide d’un calendrier lunaire perpétuel, utilisant une Lune moyenne fictive et du coup la pleine lune ecclésiastique peut différer de la Pleine lune réelle d’un ou deux jours. Tout cela est assez complexe, mais un fait incontournable est que le jour qui suit le dimanche de Pâques est un lundi.
Ce lundi est le premier jour de la semaine qu’on appelle la Semaine de Pâques, naguère l’octave de Pâque, semaine longtemps fériée dans beaucoup de pays. En France depuis le Concordat, seul le lundi de Pâques est resté férié, ce qui a été ensuite le cas de nombreux pays. En fait ce lundi férié est donc le vestige d’une semaine de congé. Et bien sûr à la commémoration de la résurrection du Christ, s’associent, comme pour toute fête heureuse, des traditions bien agréables, entre autres pour nos enfants, avec les fameux œufs et les cloches en chocolat.
Il faut d’abord redire que Pâques met fin au carême et que c’est en même temps l’arrivée du printemps. Or l’œuf est le symbole de la vie. Au Moyen Âge il était interdit d’en manger pendant le carême, ils étaient donc conservés et décorés et c’est au XVIIIe qu’on eut l’idée de les remplir de chocolat pour marquer la fin du jeûne. Enfin, il est interdit de sonner les cloches entre le Jeudi saint et le dimanche de Pâques en signe de deuil et on racontait alors aux enfants, que lesdites cloches étaient parties à Rome pour se faire bénir, et qu’en rentrant elles déversaient dans les prés des œufs en chocolats, et des cloches. Pour faire deviner le mot « Pâques », les verbicrucistes donnent parfois cette définition : « Île du Pacifique à l’Ouest du Chili dont elle dépend », cette île ayant été appelée « Pâques » parce qu’elle a été découverte le jour de Pâques, le 5 avril 1722. Laissons le dernier mot aux enfants, avec cette définition : « ne se fête pas sans casser des œufs ». En chocolat bien sûr.
Jean Pruvost, lexicologue passionné et passionnant vous entraîne chaque lundi matin dans l'histoire mouvementée d'un simple mot, le mot de la semaine !
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