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Le film de la semaine : la chambre de Mariana

Le film de la semaine : la chambre de Mariana

Un article rédigé par Valérie de Marnhac - RCF, le 23 avril 2025 - Modifié le 23 avril 2025
La Chronique cinémaLe film de la semaine : la chambre de Mariana

Cette semaine, Valérie de Marnahc revient des salles obscures avec le souvenir de La Chambre de Mariana, drame historique en huis clos réalisé par Emmanuel Finkiel et inspiré du roman du même nom d'Aharon Appelfled.

 

 La chambre de Mariana, un film d'Emmanuel Finkiel © DR La chambre de Mariana, un film d'Emmanuel Finkiel © DR

Une actrice m'a impressionnée, c’est Mélanie Thierry dans La Chambre de Mariana, d’Emmanuel Finkiel. C’est la 3ème fois qu’elle tourne avec lui et elle est de plus en plus prodigieuse à chaque fois ! Pour tout nouveau film sur la Shoah (ce qui est le cas ici), pendant les premières minutes, on se pose la question : va-t-il réussir à nous raconter quelque chose de nouveau sur cette tragédie qui a été tant représentée au cinéma ces dernières décennies ? Et très vite, il nous happe par le sort de ce jeune Hugo que sa mère confie à une amie, pour le protéger des nazis, avant de disparaitre elle-même. On est en Ukraine en 1943, et cette amie, c’est Mariana. Elle est prostituée et travaille dans une maison close de la ville. Et elle va cacher le jeune garçon dans un petit réduit de sa chambre, d’où il va percevoir par bribes tout un monde qu’il ne connait pas.

A 12 ans, Hugo ne connait pas grand-chose à la vie, à part celle de sa famille. Ce sont des pharmaciens juifs aisés dont le père a été arrêté. A partir de là, et de ce placard dans lequel il se réfugie, il va entrevoir toute la cruauté de la guerre et la brutalité des hommes, faire l’expérience de la peur et de la détresse dans les yeux de Mariana mais aussi ressentir son extraordinaire élan vital. Et goûter à la puissance de l’imaginaire.

Un film qui replonge dans la guerre

Avec les allées et venues des soldats allemands qu’il aperçoit par les interstices d’un panneau de bois, et par les bruits qu’il entend dans la chambre, et dont son âme d’enfant ne sait pas déceler s’ils sont de la souffrance ou du plaisir, Hugo voit la guerre. Tout se confond dans son esprit : le passé, un futur qu’il espère, ses souvenirs qui se brouillent, des êtres chers lui apparaissent, ses parents, son amie Anna, et de plus en plus, au centre de sa vie, il y a Mariana, avec sa beauté, sa sensualité, et sa générosité. Une magnifique figure du Bien, malgré ses faiblesses et ses fragilités, qui jusqu’au bout restera Juste parmi les justes.

Pour représenter ce que le réalisateur qualifie de combat entre Eros et Thanatos, dans les yeux et dans l’univers mental de cet enfant qui grandit, Emmanuel Finkiel fait preuve d’une belle inventivité de mise en scène et d’une qualité de travail sur l’image et le son, discrète mais au final assez impressionnant !

Un scénario adapté d’un roman partiellement autobiographique d’Aharon Appelfeld

C’est un grand romancier juif, devenu israélien d’adoption après la guerre. C’est un rescapé des camps, il s’est enfui en 1942, à 10 ans, après avoir perdu ses parents, et a ensuite survécu 3 ans dans les forêts d’Ukraine, grâce à toute sorte de gens dont des prostituées. Mais son roman est une fiction. Et comme lui, Emmanuel Finkiel dit avoir besoin de passer par la fiction pour se rapprocher au mieux de cette réalité dont sa famille a aussi été victime.

Émission La chronique Cinéma © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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