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Le film de la semaine : Différente, une comédie romantique sur l'autisme

Le film de la semaine : Différente, une comédie romantique sur l'autisme

Un article rédigé par Valérie de Marnhac - le 11 juin 2025 - Modifié le 11 juin 2025
La Chronique cinémaLe film de la semaine : Différente, une comédie romantique sur l'autisme

Cette semaine, Valérie de Marnhac a été touchée par le nouveau film de Lola Doillon "Différente". Katia vit une histoire d'amour avec Fred, histoire perturbée par un diagnostic d'autisme. Une comédie romantique mettant en scène la difficulté des diagnostics tardifs.

 

Différente, un film de Lola Doillon © DRDifférente, un film de Lola Doillon © DR

Cette semaine, un film très délicat sur un sujet qui ne l’est pas moins : celui de l’autisme, traité ici sous la forme d’une comédie romantique. C’est le pari très réussi de la part de Lola Doillon sur ce sujet qui peut effectivement vite tomber dans un côté film « dossiers de l’écran ». Mais l’autisme ici n’est pas réduit à un handicap que l’on aurait ou pas. C’est plutôt l’occasion de questionner toutes les idées reçues et les aprioris que nous avons tous, du genre : ‘les autistes sont incapables de communiquer’, ou alors ‘ce sont des surdoués asociaux’ ou encore ‘des personnes à protéger’… des archétypes que le cinéma a largement contribué à véhiculer ! 

Une comédie romantique pas comme les autres

En 1989 nous avions tous été marqués par le personnage de Rain man, joué par Dustin Hoffmann. La médecine et la science ont progressé depuis. Les mentalités aussi ont évolué ! L’autre cliché, qui serait aussi préjudiciable aujourd’hui pour les personnes atteintes de troubles autistiques, serait de relativiser le sujet, devant l’explosion actuelle du nombre de diagnostics. Le scénario de Lola Doillon s’attelle à tout cela en nous racontant tout simplement une histoire d’amour…mais une histoire pas si simple justement ! entre Fred et Katia, une jeune documentaliste qui découvre à 35 ans qu’elle serait autiste…

Il s’agit d’un autisme léger pour Katia mais qui a de multiples conséquences dans sa vie et dans celle de son entourage. Par exemple, elle ne comprend pas le second degré et prend donc tout au pied de la lettre. Elle parle aussi de façon très franche et sans filtre, dans des scènes assez drôles et décalées, mais qui finissent par nous questionner sur la notion de norme. Qui est « normal » ou pas quand elle dit à sa collègue qui vient de se faire larguer, que son ex-copain n’avait aucun intérêt ?

Plus sérieusement, on finit par voir différemment la nature des liens qui nous unissent aux autres, notamment au sein du couple. Car admettre que l’autre est différent, ce n’est pas juste l’accepter ou même mieux, y consentir, mais c’est s’y adapter ; ce qui suppose de changer soi-même. Une belle preuve d’amour s’il en est ! 

La mise en scène des difficultés liées aux diagnostics tardifs

Autre difficulté à affronter ! Certains sont incapables de faire face à de telles situations, de peur soit de devoir se remettre en question, soit de voir leur équilibre personnel s’écrouler. Il n’y aucun jugement de la part de Lola Doillon. Son scénario s’est nourri de nombreux témoignages vécus. Et je voudrais terminer par un mot sur l’actrice qui joue le rôle de Katia. Elle s’appelle Jenny Beth et elle est impressionnante! Elle a une diction et des regards saccadés qui la rendent extrêmement fragile et touchante en même temps… en équilibre tout au long du film entre étonnement, inquiétude, exaltation de se découvrir « différente » mais pas « anormale ». 

Émission La chronique Cinéma © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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