Le film de la semaine : « Amélie et la métaphysique des tubes »
Avant les grandes vacances qui s’annoncent, de nombreux films d’animation sortent en salles, pour tout âge ! Dont Elio, la dernière création des studios Pixar sorti la semaine dernière. Mais cette semaine Valérie de Marnhac a voulu présenter « Amélie et la métaphysique des tubes », un film de Maylis Vallade et Liane-Cho Han adapté du premier roman d'Amélie Nothomb.
Affiche du film "Amélie et la métaphysique des tubes" © Haut et Court "Amélie et la métaphysique des tubes", est le nouveau film signé de Maylis Vallade et Liane-Cho Han, il s’adresse aux plus petits comme aux plus grands, et c’est un émerveillement pur ! C’est l’adaptation du premier roman d’Amélie Nothomb, largement autobiographique. Adapter au cinéma ce long monologue introspectif et métaphysique, ce n’était pas une mince affaire. Le pari est plus que réussi, c’est un éblouissement total !, une explosion de couleurs, de sensations, et de rêveries imaginaires qui nous replongent dans le paradis perdu de l’enfance, à travers les souvenirs de la jeune Amélie. Il a reçu le Prix du public au dernier Festival du film d’animation d’Annecy il y a 10 jours.
Un film autobiographique
Le film - comme le livre – s’attache aux trois premières années de sa vie. Elle est née au Japon, d’un père diplomate et d’une mère pianiste. Et elle va renaitre véritablement à 2 an et demi… Peut-on naitre une seconde fois ? C’est une vraie question ! Dans la Bible, Nicodème la pose à Jésus. Il lui répond : Pour cela, « il vous faut naître d’en haut. Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. »
C’est cet invisible que ce film illustre si merveilleusement, par des aplats de couleurs irréelles, poétiques, sans contours ni logique, bien mieux encore que par des images réelles, les formes prennent vie et s’animent. Cette seconde naissance passe par deux rencontres décisives : sa grand-mère qui arrive de Belgique et lui fait découvrir …le chocolat blanc !, puis sa nounou japonaise, Nichio-San.
Une seconde naissance
Après un long temps où Amélie fut ce qu’elle nomme un « bébé-légume », elle va s’ouvrir au monde qui l’entoure, d’abord au langage puis à ses proches, et enfin aux splendeurs de la nature. Elle y fait l’expérience de la Beauté, mais va aussi traverser ses premières peurs et ses premiers chagrins.
Avec des trouvailles de mise en scène absolument spectaculaires, notamment une sorte de traversée de la mer rouge, où Amélie - de ses deux petits bras- ouvre l’océan pour y admirer les créatures sous-marines, dans des arrêts sur image inspirés des plus grands peintres. On est entre un Douanier-Rousseau aquatique et un Miyazaki aux couleurs pastel. C’est somptueux !
Souvenirs de guerre
Le film aborde aussi avec pudeur les traumatismes de la 2 nde guerre mondiale, encore présents dans la société nippone. C’est Nichio-San, sa nounou japonaise, qui tout en cuisinant, lui raconte ce que sa famille a vécu.
Se superposent alors étrangement les bruits du couteau tranchant les légumes et ceux des bombes larguées des avions, le vrombissement du mixeur avec la sirène des alarmes. Mais ce qu’il reste à la fin du film comme émotions, c’est un sentiment de plénitude, de joie et de gratitude.


Le mercredi c'est le jour où sortent les nouveaux films au cinéma. C'est aussi le jour pour écouter, à 8h45, La Chronique cinéma de Valérie de Marnhac !




