« La Russie et son destin » (Transition) de Christian Faure
Stéphanois, agrégé de Lettres modernes, Christian Faure a enseigné en France et en Pologne, il a aussi servi au ministère des Affaires Étrangères en Pologne puis fut cinq ans attaché culturel à Saint-Pétersbourg.
La Russie c’est une douzaine de noms qui chantent, ponctuent et résument son histoire. Depuis Kiev, un mot en quatre lettres qui en 862 ouvre le bal avec « La Rus’ de Kiev » et qui dix siècles plus tard n’est toujours pas prêt de le refermer. Des noms qui sonnent et résonnent comme la Grande Catherine ou Pierre le Grand, et avec lui Saint-Pétersbourg qui ouvre « une fenêtre sur l’Europe ». D’autres qui dramatisent, gonflent le trait ou poussent au crime comme les Mongoles de la désolation, Ivan le Terrible, les Bolcheviks, Lénine, Trotski ou Staline. D’autres enfin qui interrogent, Mikhaïl Gorbatchev, Boris Eltsine. Et le tout dernier - ancien lieutenant-colonel du KGB et ceinture noire de judo - Vladimir Poutine.
Poutine, qu’en 2016 le magazine Forbes désigne comme l’homme le plus puissant de la planète et qui le 24 février 2022 franchit le Rubicon, envahit l’Ukraine - trouve devant lui une résistance inattendue et enthousiaste - et menace la terre entière du feu nucléaire. Un chantage, que l’on n’avait pas connu depuis 1962, année paroxystique de la guerre froide. Année des missiles de Cuba.
« La Russie depuis longtemps fascine, déroute et inquiète ». La vie de tous les jours y témoigne d’une violence permanente, d’une cupidité sans borne, du règne absolu du mensonge. Trois traits majeurs que Christian Faure développe et illustre de nombreux exemples auxquels s’ajoute un recours sournois à l’occultisme. Un chamanisme mâtiné de magie noire.
Appelant à l'aide les grands noms de la littérature, d'Alexandre Pouchkine à Fiodor Dostoïevski en passant par Pasternak, Tourgueniev ou Tolstoï, Christian Faure s'interroge sur « l'âme russe » : « On ne comprend pas la Russie avec la raison ; on ne la mesure pas avec le mètre commun; elle a pour soi seule un mètre à sa taille » et constatant que rien n'a fonctionné comme le maître du Kremlin l'avait prévu, pose la question de l'Apocalypse. « La marche inéluctable vers la fin des Temps ».
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