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RCF [ La Pérouse ] Quand j'serai grand je serai... un pionnier de l'exploration maritime
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[ La Pérouse ] Quand j'serai grand je serai... un pionnier de l'exploration maritime

Un article rédigé par Philippe Lansac, Amélie Gazeau - RCF, le 7 septembre 2022  -  Modifié le 17 juillet 2023

Qui n'a pas rêvé de faire le tour du monde en bateau ? Rien ne prédestinait, Jean-François de la Pérouse, jeune albigeois, à devenir l'un des navigateurs favoris du roi Louis XVI. Philippe Lansac, nous raconte comment La Pérouse a fait de son rêve un réalité. De sa première mission maritime à 17 ans pendant la guerre de 7 ans à sa disparition dans les îles du Pacifique, Philippe Lansac nous raconte le mystère de La Pérouse dans le podcast "Quand j'serai grand".

Louis XVI donnant ses instructions finales au Comte de La Pérouse en 1785, avant qu'il embarque pour sa mission fatale dans l'hémisphère sud. State Library of NSW Louis XVI donnant ses instructions finales au Comte de La Pérouse en 1785, avant qu'il embarque pour sa mission fatale dans l'hémisphère sud. State Library of NSW
Quand j'serai grand ! : des récits d'aventures mythiques La Pérouse (1/2), un albigeois sur toutes les mers du globe

D'Albi à Brest : l'apprentissage de la mer et l'expérience de la guerre


À dix ans à peine, le jeune Jean-François de la Pérouse rêve déjà d'espaces infinis et de conquêtes maritimes. Malheureusement la grande bleue est à plus de 200 kilomètres de la ville dont il est originaire : Albi. Le jeune garçon croît en ses rêves et il a bien raison, ils le porteront au bout du monde pour l'une des expéditions maritimes les plus mythiques de l’Histoire.
Cinq ans plus tard, son choix est fait : il rejoint les gardes de la marine à Brest. Adieu soupe à l'ail de Lautrec, daube, bougnettes et croustade, Jean-François débarque au pays des galettes et du cidre pour apprendre à dompter la mer.

 

 En 1756, alors qu'il vient tout juste de rentrer à l'école, la guerre de 7 ans éclate sur tous les continents, de l'Amérique du Nord aux Caraïbes, en passant par l'Europe et jusqu'aux Indes. À 17 ans seulement, Jean-François se retrouve engagé dans la bataille de Louisbourg à l'embouchure du fleuve Saint Laurent au Canada. C'est une défaite pour la France. Le jeune matelot est fait prisonnier en Angleterre avant d'être libéré et de terminer son école de marine.

 

Pendant 10 ans, il travaille dans les chantiers navals et dans le commerce du bois avant de rejoindre celui qui le commandait lors des batailles canadiennes, le chevalier de Ternay, qui vient d'être nommé gouverneur de l'Île de France, l'actuelle Île Maurice. La Pérouse n'hésite pas, après les neiges du Canada, il se retrouve sous le soleil des tropiques. Rapidement, il gravit les échelons et devient lieutenant de vaisseau. L'une de ses missions est de déloger les anglais de la baie d'Hudson. Une réussite militaire qui donnera à La Pérouse une réputation de marin et de stratège hors-normes. Louis XVI, qui souhaite que la France soit pionnière dans la découverte de nouvelles terres cherche un navigateur d'exception pour mener à bien cette mission. Jean-François de La Pérouse est le candidat idéal.

 

L'Astrolab et la Boussole dans la baie des Français en Alasaka /(Lavis du LF Blondela, dessinateur embarqué à bord de l'ASTROLABE)

 

La Pérouse : la voyage sans retour autour du monde


La Pérouse accepte sans hésitation la proposition du roi et se prépare à vivre la mission de sa vie. Il prévoit de parcourir 150 000 kilomètres en quatre ans environ. Deux frégates de 45 mètres de long sont affrétées, La Boussole et l'Astrolab, avec à leur bord 500 tonnes de nourriture et de matériel ainsi que 220 hommes d'équipage. Des marins, bien sûr, mais aussi des géographes, astronomes, mathématiciens, botanistes et même un horloger pour veiller au bon fonctionnement du chronomètre marin fourni par l'académie des sciences qui permettra de mesurer la longitude. Le grand départ de l'expédition a lieu le 1er août 1785 depuis le port de Brest. 

 

Après Madère et Tenerife, les deux vaisseaux français font une escale au Brésil avant de franchir aisément le Cap Horn en janvier pour accoster ensuite sur l'Île de Pâques et être chaleureusement accueillis par la population locale et les fameux "moais", ces gigantesques pierres volcaniques sculptées. L'expédition fait ensuite cap au Nord, vers l'Alaska où La Pérouse perd 21 hommes pris par les courants alors qu'ils explorent les lieux d'une nouvelle baie qu'ils baptisent "la baie de Français". Malgré le choc, la Boussole et l'Astrolab reprennent la mer pour tenter de cartographier le Pacifique. Les apprentissages sont nombreux mais les pertes aussi. Lors d'une escale sur les îles de Samoa en Polynésie, 12 hommes sont tués à coups de pierres par la population locale. Le 10 mai 1788, l'expédition reprend la mer pour la dernière fois...

 

D'après une lettre, La Pérouse s'apprêtait à visiter les îles Salomon avant de rentrer en France en passant par l'île Maurice qu'il connaît bien. Malheureusement, la mer aura raison de l'expédition. En pleine révolution française, les familles et amis de l'équipage s'inquiètent de ne plus avoir de nouvelles. Le roi Louis XVI, avant d'être guillotiné, aurait même demandé des nouvelles de l'expédition.  Trente ans plus tard, une navigateur irlandais, Peter Dillon, retrouve par hasard la trace de La Pérouse en achetant une épée en Polynésie qui s’avère être de fabrication française. Etonné, le marin écoute les locaux lui raconter le naufrage de "deux grandes pirogues" sur une petit île voisine, Vanikoro, perdue entre les îles Vanuatu et les îles Salomon. L'année suivante l'irlandais monte une expédition et retrouve des objets provenant des deux navires disparus. Dans les années et siècles suivants d'autres missions de recherches tenteront de percer le mystère de La Pérouse, dont huit entre 1981 et 2008. Même si le mystère reste entier son nom résonne encore. Aujourd'hui La Pérouse est le nom d'un détroit au nord du Japon, un cap à Hawaï, un pic de 6000 mètres en Alaska et même un mont sur la lune baptisé à sa mémoire.

 

Dessin de l'expédition La Pérouse débarquant sur l'île de Paques / Peinture de Vincent Mecenavie.com

 

La Pérouse : la voyage sans retour autour du monde


La Pérouse accepte sans hésitation la proposition du roi et se prépare à vivre la mission de sa vie. Il prévoit de parcourir 150 000 kilomètres en quatre ans environ. Deux frégates de 45 mètres de long sont affrétées, La Boussole et l'Astrolab, avec à leur bord 500 tonnes de nourriture et de matériel ainsi que 220 hommes d'équipage. Des marins, bien sûr, mais aussi des géographes, astronomes, mathématiciens, botanistes et même un horloger pour veiller au bon fonctionnement du chronomètre marin fourni par l'académie des sciences qui permettra de mesurer la longitude. Le grand départ de l'expédition a lieu le 1er août 1785 depuis le port de Brest. 

 

Après Madère et Tenerife, les deux vaisseaux français font une escale au Brésil avant de franchir aisément le Cap Horn en janvier pour accoster ensuite sur l'Île de Pâques et être chaleureusement accueillis par la population locale et les fameux "moais", ces gigantesques pierres volcaniques sculptées. L'expédition fait ensuite cap au Nord, vers l'Alaska où La Pérouse perd 21 hommes pris par les courants alors qu'ils explorent les lieux d'une nouvelle baie qu'ils baptisent "la baie de Français". Malgré le choc, la Boussole et l'Astrolab reprennent la mer pour tenter de cartographier le Pacifique. Les apprentissages sont nombreux mais les pertes aussi. Lors d'une escale sur les îles de Samoa en Polynésie, 12 hommes sont tués à coups de pierres par la population locale. Le 10 mai 1788, l'expédition reprend la mer pour la dernière fois...

 

D'après une lettre, La Pérouse s'apprêtait à visiter les îles Salomon avant de rentrer en France en passant par l'île Maurice qu'il connaît bien. Malheureusement, la mer aura raison de l'expédition. En pleine révolution française, les familles et amis de l'équipage s'inquiètent de ne plus avoir de nouvelles. Le roi Louis XVI, avant d'être guillotiné, aurait même demandé des nouvelles de l'expédition.  Trente ans plus tard, une navigateur irlandais, Peter Dillon, retrouve par hasard la trace de La Pérouse en achetant une épée en Polynésie qui s’avère être de fabrication française. Etonné, le marin écoute les locaux lui raconter le naufrage de "deux grandes pirogues" sur une petit île voisine, Vanikoro, perdue entre les îles Vanuatu et les îles Salomon. L'année suivante l'irlandais monte une expédition et retrouve des objets provenant des deux navires disparus. Dans les années et siècles suivants d'autres missions de recherches tenteront de percer le mystère de La Pérouse, dont huit entre 1981 et 2008. Même si le mystère reste entier son nom résonne encore. Aujourd'hui La Pérouse est le nom d'un détroit au nord du Japon, un cap à Hawaï, un pic de 6000 mètres en Alaska et même un mont sur la lune baptisé à sa mémoire.

 

Dessin de l'expédition La Pérouse débarquant sur l'île de Paques / Peinture de Vincent Mecenavie.com

 

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