Marseille
La JOC : porte voix des jeunes précaires
La jeunesse ouvrière chrétienne, JOC, est née en 1927 en France d’une intuition, celle que chaque jeune, chaque travailleur a une place à prendre dans la société.
Près d'un siècle plus tard, elle est toujours là et se définit comme un mouvement d’éducation populaire dont les jeunes eux-mêmes sont responsables.
Il y a près de 120 fédérations en France dont une dans notre région.
Cap sur la jeunesse ouvrière dans les Bouches du Rhône avec notre invité aujourd’hui.
La JOC, dans la région PACA, représente trois grosses fédérations: Marseille, Martigues et Nice avec des réalités sociologiques assez diverses. A Nice, la JOC est composée plutôt de lycéens, à Marseille, ce sont davantage des étudiants et enfin à Martigues, des jeunes en recherche d’emploi.
Mathieu Franzt, président de la JOC pour la région PACA et fédéral de Martigues aime le terrain et aller à la rencontre des jeunes des quartiers. Une mission qui est loin d’être une sinécure car les jeunes qu’il rencontre ne veulent pas être encartés ou appartenir à un parti ou une association jugeant que “c’est pour l’élite ou les intellos”. Pourtant Mathieu insiste auprès d’eux afin de leur montrer que leurs avis comptent aussi, un avis que la JOC fait parfois remonter à l’assemblée nationale.
La JOC est un mouvement d’éducation populaire qui s’adresse au 15/35 ans, principalement constitué d’ouvriers et/ou de fils d’ouvriers, qui défendent “la conscience ouvrière" à la fois par des groupes de réflexion et une présence dans les manifestations sur les grands enjeux de société.
La JOC se veut en résumé “un porte-voix pour les jeunes précaires”, les accompagne et les responsabilise. Mathieu explique que grâce à la JOC, beaucoup de jeunes de son âge, ont pu se former et prendre de l’assurance pour défendre des convictions.
Si la JOC est un mouvement chrétien, elle ne ferme la porte à aucune religion.
Combat politique et religion se rejoignent pour le soin des plus précaires
Des temps de prière et de célébrations sont aussi prévus, “ce qui permet de montrer un autre visage de l’Eglise”, précise Mathieu, dont le parcours est atypique. “Mon parcours est spécial, précise-t-il, j’ai fait ma communion, profession de foi et confirmation après j’ai décidé de quitter l’Eglise car je ne croyais pas en Dieu mais je respecte toute religion et je considère que toute religion est bonne à prendre”. Mathieu reste habité par les valeurs chrétiennes, celle de partage, de bienveillance, d’estime de soi et d’estime des autres et reconnaît parfois une certaine contradiction avec son combat ouvrier.
Si ces deux univers, politique et religieux ne se comprennent pas toujours, Mathieu explique qu’ils se rejoignent dans la défense des plus fragiles et c’est ce combat là qui le porte au quotidien.
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- 11 octobre 2022
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