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"Josep", d'Aurel

RCF,  - Modifié le 17 juillet 2023
Valérie de Marnhac nous présente un film d'animation réalisé par Aurel qui évoque le destin de Josep Bartolí, dessinateur catalan ayant fui le régime de Franco en 1939 pour la France.
Image extraite du film d'animation "Josep" réalisé par Aurel Image extraite du film d'animation "Josep" réalisé par Aurel

Les films d’animation ne sont pas toujours des dessins animés pour enfants. Il en sort régulièrement pour tout âge et il s’agit souvent dans ce cas de partis pris artistique : raconter par le dessin une réalité difficile ou disparue. On se souvient du très beau « Valse avec Bachir » sur la guerre au Liban, du même producteur que « Josep » d’ailleurs, ou de « Persepolis » qui se passait dans l’Iran du Shah. Et le dessin a une vertu très pédagogique, et vous pouvez donc y amener vos adolescents sans soucis !

Le film raconte la vie de Josep Bartoli, un républicain espagnol qui a fui l’Espagne franquiste en février 1939, au moment de la défaite des républicains. Et il détaille la vie dans ces camps, construits en France pour accueillir 500 000 réfugiés politiques ! qui ont été parqués dans des conditions extrêmement dures, de pauvreté, de violences et de racisme.

Le film retrace l’extraordinaire périple de Josep Bartoli, de la France jusqu’au Mexique, puis à New York où il meurt en 1995. Il a été dessinateur puis peintre, ami de Frieda Kahlo, de Jackson Pollock et de bien d’autres. Les scénaristes ont rajouté quelques personnages imaginés à partir de faits réels, comme ce gendarme français, le narrateur qui devient l’ami de Josep, et qui le sauve en lui offrant un carnet et un crayon.

Car ce que nous dit Aurel, le réalisateur, lui-même dessinateur de presse, c’est qu’en dessinant la vie dans ces camps, avant d’être un témoignage précieux pour l’histoire, c’est avant tout un geste de survie pour Josep. C'est aussi un film humaniste parce que Bartoli, au départ, était un combattant engagé aux côtés d’anarchistes et de communistes, mais le film dépeint comment l’amitié et la charité peuvent transcender les idéologies. Josep à un moment compare ses convictions à « une belle idée ». Et le grand-père gendarme complète en voix-off : « Et ces belles idées, si elles ne rencontrent pas une belle personne, ça devient la mort ».

Au début le graphisme est assez dépouillé et les dessins noir et blanc se succèdent en fondus enchainés. Et puis les images se colorent, elles sont inspirées des différentes époques de la vie du peintre, mais sans jamais le trahir. Aurel dit avoir voulu « faire un film personnel au service d’un autre dessinateur ».

 
 

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