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John Singer Sargent, un surdoué de la peinture

John Singer Sargent, un surdoué de la peinture

RCF, le 30 septembre 2025 - Modifié le 30 septembre 2025
Les Histoires de l'artGuillaume Goubert | John Singer Sargent, un surdoué de la peinture

Surdoué : c’est le mot qui vient à l’esprit en visitant l’exposition du musée d’Orsay sur le peintre John Singer Sargent. Elle est centrée sur son début de carrière qui s’est déroulé à Paris entre 1874 et 1886. 

John Singer Sargent, Les Filles d'Edward Darley Boit (1882) © Museum of Fine Arts, BostonJohn Singer Sargent, Les Filles d'Edward Darley Boit (1882) © Museum of Fine Arts, Boston

Ce jeune homme fait preuve d’une maitrise éblouissante. C’est un prodige. John Singer Sargent était de nationalité américaine. Mais c’est seulement à l’âge de 20 ans qu’il a mis les pieds aux États-Unis et il ne s’y est jamais installé. Ses parents, grâce à leur fortune, avaient fait le choix de vivre en Europe par goût pour son patrimoine et sa culture. Et c’est à Florence que leur fils est né en 1856. Celui-ci s’étant révélé très doué pour le dessin, la famille s’installe à Paris en 1874 afin que John Singer Sargent puisse se former aux Beaux-Arts auprès de de Carolus-Duran et Léon Bonnat, deux grands portraitistes. Et c’est cette voie qu’il choisit lui-même. Très vite, il rencontre le succès dans la haute société parisienne et reçoit de nombreuses commandes.

Une peinture prodigieuse

La virtuosité de son pinceau est fascinante. Les visages sont représentés avec beaucoup de précision mais les vêtements et les décors sont traités à grands coups de pinceau très enlevés qui créent à la fois du flou et de la légèreté. Il peignait selon une technique dite « alla prima », directement au pinceau, sans esquisse préalable. Ce qui est fascinant aussi, c’est cette manière de réaliser des portraits à la fois flatteurs et audacieux. Comme cette représentation en pied d’un médecin célèbre, le docteur Pozzi,
vêtu d’une robe de chambre rouge vif devant une tenture d’un rouge plus profond. Souvent Sargent introduit un peu d’étrangeté dans ces tableaux consacrés au grand monde. La toile pour moi la plus fascinante représente quatre petites filles un peu perdues dans l’immense décor en clair obscur d’un appartement parisien. Tableau qui fait clairement référence à un autre du XVIIe siècle, très célèbre, Les Ménines de Diego Velazquez.

Une carrière internationale

Il s’en va en 1884 après qu’un de ses tableaux a fait scandale au Salon des Beaux-Arts. Honnêtement, aujourd’hui, on a un peu de mal à comprendre pourquoi. Il s’agit d’un portrait de femme, connu sous le nom de « Portrait de Madame X ». Certes, elle a les épaules nues et, dans la version initiale du tableau, une des bretelles du
bustier avait glissé le long de l’épaule. D’où une dimension sensuelle mais très loin de la crudité. Contrarié par les critiques, Sargent partit s’installer à Londres où il a vécu jusqu’à sa mort en 1925. Il a continué à faire des portraits dans la haute société mais il a fini par en avoir par dessus la tête. En 1907, il écrivait à l’un de ses amis : « Demandez-moi de peindre vos portes, vos clôtures, vos granges, mais pas de visage. » Il ne supportait plus de devoir
faire la conversation en travaillant. « Quel ennui, disait-il, de devoir divertir la personne qui pose et de devoir paraître heureux, alors qu'on ne l'est pas. » Sargent aimait aussi peindre en extérieur, l’exposition au Musée d’Orsay le montre bien. On voit de très beaux tableaux réalisés en Bretagne, à Venise, à Capri ou au Maroc. En
cela, Sargent, ami fidèle de Claude Monet, était aussi un contemporain des impressionnistes.
 

Les Histoires de l'art © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Les Histoires de l'art
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