JO d’été et cinéma en 7 déclinaisons
A un peu plus d’un an de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’été de Paris, qui aura lieu le vendredi 26 juillet 2024, quelle représentation le cinéma fait-il de l’événement sportif le plus regardé au monde devant la Coupe du monde de football et le Tour de France ?
De la grande fresque sur l’idéal olympique que sont Les Chariots de feu au film politique, adapté d’un événement tragique que fut la prise d’otages des athlètes israéliens aux JO de Munich en 1972, la filmographie sur le sujet est jalonnée de films connus et d’autres qui le sont un peu moins.
"Le cas Richard Jewell", de Clint Eastwood. Musique de Arturo Sandoval (2019)
En 1996, Richard Jewell fait partie de l'équipe chargée de la sécurité des Jeux d'Atlanta. Il est l'un des premiers à alerter de la présence d'une bombe. Mais il se retrouve bientôt suspecté... de terrorisme, passant du statut de héros à celui d'homme le plus détesté des Etats-Unis. Après une enquête rondement menée, le FBI l’innocentera trois mois plus tard mais le mal était fait et sa réputation s’en trouvera bouleversée. Clint Eastwood s’empare avec brio du sujet en 2019 et livre un film fort sur une injustice et l’histoire d’un emballement médiatique. Dans le rôle de Richard Jewell, l’acteur américain Paul Walter Hauser compose un faux coupable magistral, broyé par le système. Pour l’occasion, le musicien de jazz cubain Arturo Sandoval retrouvait Clint Eastwood, un an seulement, après La Mule en 2018.
"Munich", de Steven Spielberg. Musique de John Williams (2006)
Avner’s theme est un des morceaux extrait de la bande originale de Munich, sorti sur les écrans français en janvier 2006. Comme à chaque fois ou presque chez Spielberg, on retrouve à la partition l’inamovible John Williams qui signe pour l’occasion une BO sobre, à l’image de ce titre qui tient son nom d’un des personnages joué par Eric Bana. Un agent du Mossad, à la tête d'une équipe de quatre hommes, chargés de traquer les onze représentants de Septembre Noir, responsables de l’attentat ayant coûté la vie à onze membres de l'équipe olympique israélienne aux JO de Munich en 1972. Film d'espionnage sur la vengeance et la manipulation, Munich se veut aussi une photographie de la géopolitique internationale des années 70 et d’un monde qui va basculer sans totalement s'en rendre compte.
"Jappeloup", de Christian Duguay. Musique de Clinton Shorter et le Brussels Philharmonic Orchestra (2013)
Peu de films français évoque les Jeux au cinéma, toutefois, Jappeloup fait exception en 2013. Hymne au monde de l’équitation, il offre un très beau rôle de composition à Guillaume Canet en 2013. Le cinéaste canadien Christian Duguay fait appel à l’acteur français pour jouer Pierre Durand, célèbre cavalier, couronné champion olympique de saut d’obstacles aux Jeux de Séoul en 1988. Le film suit son parcours jusqu’à la consécration et son incroyable relation avec un jeune cheval auquel personne ne croit, jugé trop petit et trop caractériel. Lui aussi Canadien, Clinton Shorter, connu pour avoir notamment composé le thème des Jeux olympiques d'Athènes en 2004, compose la musique du film.
"L’As des as", de Gérard Oury. Musique de Vladimir Cosma (1982)
En 1982, L’As des as est un énorme succès. Le film atteindra près de 7 millions de spectateurs en salles, rien qu'en France. Gérard Oury est à la caméra et réalise un film ayant pour fil rouge la rocambolesque fuite d’Allemagne d’un garcon de 10 ans et de sa famille juive, aidée par l’entraîneur de la délégation française de boxe au moment des JO de Berlin de 1936. Jean-Paul Belmondo, qui en fait des tonnes, est épatant, tandis que la musique de Vladimir Cosma est passée depuis à la postérité. Sans doute l’un des thèmes les plus connus du compositeur franco-roumain.
"Le Vainqueur", de Steven Hilliard Stern. Musique d’André Gagnon (1979)
Les JO d’été au cinéma, c’est aussi des belles histoires et en la matière Michael Douglas joue en 1979 un antihéros attachant qui souhaite participer au marathon des Jeux de Montréal. Trois ans après le succès inattendu de Rocky, de John Avildsen, le Canadien Steven Hilliard Stern réalise Le Vainqueur, présenté à sa sortie comme la version course à pied du film qui a lancé la carrière de Sylvester Stallone. Les baskets ont remplacé ici les gants de boxe et le héros s’appelle, non pas Rocky Balboa, mais Michael Andropolis, un petit vendeur de voitures. Sa femme l’a quitté et son avenir professionnel n’est guère reluisant alors Michael s’épuise dans la course comme un exutoire à sa vie personnelle ratée. Seules ses filles le soutiennent et lui serviront de bouée de sauvetage dans son combat contre lui-même et sa soif d’assouvir son idéal. Le Canadien André Gagnon compose la musique.
"La Couleur de la victoire", de Stephen Hopkins. Musique de Rachel Portman (2016)
L’idéal olympique et les thèmes proches que sont l’universalisme et la tolérance ont souvent servi de conducteur à des films sur le sujet. C’est le cas notamment de La Couleur de la victoire. C’est à Rachel Portman que Stephen Hopkins confie le soin de diriger en 2016 la musique de son film, sorti sous le titre de Race aux Etats-Unis. Ce biopic rend hommage au grand Jesse Owens, premier sportif noir mondialement connu, et meilleur sprinteur de l'entre-deux-guerres. Le film suit son parcours, de ses débuts à sa participation aux Jeux de Berlin en 1936 où il créera la sensation en remportant quatre médailles d'or, déclenchant les foudres d’Hitler et du régime nazi. La dimension sportive et sociale et le contexte historique sont ici intelligemment mêlés.
"Les Chariots de feu", de Hugh Hudson. Musique de Vangelis (1981)
Couronnée par un Oscar en 1982, la BO des Chariot de feu et son thème devenu icônique connaîtra un grand succès commercial. Il sera d'ailleurs utilisé pour les Jeux olympiques de 2012 à Londres alors qu’en France, le thème a longtemps servi de générique à l'émission Stade 2. Basé sur l’histoire vraie du parcours de deux athlètes britanniques aux Jeux de Paris en 1924, Les Chariots de feu met en scène le sprinter juif anglais Harold Abrahams qui court pour combattre les préjugés antisémites. Tandis que son compatriote et adversaire, l’Ecossais Eric Liddell, court quant à lui pour affirmer sa foi chrétienne. Morceau phare de la discographie de Vangelis, qui ouvre le film où l’on voit des athlètes, vêtus de blanc courir sur la plage, il faillit pourtant ne jamais exister. Hugh Hudson, le réalisateur, lui préférant un titre préexistant, inclus dans l’album Opéra sauvage, de Vangelis, enregistré deux ans auparavant. Mais à force de ténacité, le musicien grec finira par imposer sa présence.
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