Jérusalem : quatre millénaires d’histoire racontés en bande-dessinée

Un article rédigé par Laurette Duranel avec Thierry Lyonnet - RCF, le 8 décembre 2022 - Modifié le 17 juillet 2023
L'Entretien de la semaineL'histoire de Jérusalem en bande dessinée

Voilà une bande dessinée qui pourrait bien se retrouver au pied des sapins de Noël cette année. Avec son histoire riche et passionnante, son olivier narrateur et ses jolis dessins, Histoire de Jérusalem, sorti fin octobre aux éditions Arènes, a de quoi plaire aux petits et grands. Et c’est justement ce qui a convaincu l’historien Vincent Lemire et le dessinateur Christophe Gaultier de travailler sur ce projet pendant pas moins de six ans !
 

La ville de Jérusalem - Crédit Laurette DuranelLa ville de Jérusalem - Crédit Laurette Duranel

Rien ne prédestinait cette petite bourgade située sur une ligne de crête, aux portes du désert et soumise à un climat hostile à devenir la ville-monde que l’on connaît aujourd’hui. "Si, peut-être, David n’avait pas conquis cette ville et si son fils n’avait pas, peut-être, décidé de créer quelque chose qu’on a appelé le temple, à l’origine des trois monothéistes ; s’il n’y avait pas eu toutes ces histoires, Jérusalem serait restée une bourgade perdue", estime Vincent Lemire, dirigeant du centre de recherche français à Jérusalem.

 

Histoire et mémoire

 

L'historien prend des pincettes quand il évoque David, Salomon et Abraham. Leur existence est en effet remise en question par certains historiens. "Dans cette BD, on n’essaie pas d’historiciser des choses qui relèvent a priori du mythe et de la légende... mais on essaie de montrer que la mémoire est un moteur de l’histoire", explique-t-il. Pour évoquer ces traditions, voire ces mythes et légendes, la BD fait donc parler tantôt un rabbin ou un scribe. 

 

Plus qu’un catalogue des traditions, la BD s’attache à montrer à quel point "elles s’interpénètrent" : "Il y a une sorte de tuilage. Il reste toujours quelque chose de la tradition juive, même à l’époque byzantine. De la même manière, au moment de l’islamisation, il y a énormément de lieux juifs et chrétiens qui ont perduré. Parce que c’est le lieu commun des monothéismes, il y a de la porosité." 

 

Une ville universelle

 

D’après Vincent Lemire, Jérusalem a toujours eu ce caractère "universel", parce qu’elle a très longtemps été sous domination impériale et qu’elle a souvent brassé des populations avec des croyances différentes. Cela s’est notamment observé lorsque Jérusalem était turque (mamelouk puis ottomane). À cette époque globalement paisible, "les communautés cohabitaient et coexistaient plutôt harmoniquement", raconte celui qui est également auteur de "Jérusalem - Histoire d'une ville-monde, des origines à nos jours" (éd. Flammarion, 2016).

 

Depuis, les siècles ont passé, les pèlerinages se sont développés et ont considérablement changé la physionomie de la ville. Jusqu’à la faire entrer peu à peu au cœur des revendications nationales exclusives à partir du XXe siècle. Les quatre millénaires d’histoire passionnante de Jérusalem sont à découvrir dans cette bande dessinée.

 

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