Bretagne
Participer à un concours de chant télévisé à 95 ans ? Une Morbihannaise l’a fait ! Colette Mansard a décidé de relever ce défi "un peu fou", le 22 février dernier, sur TF1. Face au jury de The Voice, elle a marqué l'émission par son talent et son naturel. Doyenne du programme, elle revient sur son parcours et cette expérience inédite, en nous accueillant chez elle.
Au bout d'une allée de Larmor-Barden (Morbihan), Colette Mansard voit défiler depuis plusieurs semaines de nombreuses personnes à sa fenêtre. Le 22 février dernier, l'émission The Voice, diffusée sur la chaîne TF1, l'a révélée au grand public. Devant les caméras, elle a interprété une composition originale et un titre de Charles Trenet, pour tenter de convaincre le jury lors des auditions à l'aveugle.
Même si l'aventure s'est arrêtée à cette étape pour la Bretonne, le public s'est tout de suite attaché à elle. Et pour cause ! Son naturel, sa fougue et sa répartie, ont suscité la sympathie et l'engouement de la foule. Mais aussi et surtout, parce que cette participante de 95 ans (au moment de l'enregistrement) a crevé l'écran et fait le buzz sur la toile, affichant plusieurs millions de vues par vidéo. Elle a même remporté le titre de doyenne du télé-crochet, toute saison et tous pays confondus.
Après l'enregistrement à Paris et les semaines d'exposition médiatique qui ont suivi son passage télévisé, c'est d'un ton guilleret et enjoué qu'elle ouvre la porte de chez elle. Dans son salon, de nombreuses icônes religieuses sont accrochées aux murs. Au centre de la pièce, trône un piano à queue Pleyel sur lequel elle joue tous les jours. La musique est ici une passion. "J'en fais depuis l'âge de 5 ans", raconte-t-elle.
À 18 ans, elle "commence à composer" et réalise alors des musiques pour les plus grandes stars de son époque. "Juliette Gréco, Johnny, Annie Cordy et pour plein d'autres", énumère-t-elle le sourire aux lèvres. La compositrice aime aussi chanter. Tout au long de sa carrière, elle a "sorti quatre albums".
Mais Colette n'est pas seulement pianiste, chanteuse et compositrice. Elle possède de nombreuses autres cordes à son arc. Parmi elles : l'orgue. "Je joue chaque dimanche à l'église de Larmor-Baden", précise-t-elle avant de poser les doigts sur le clavier et d'entamer la mélodie qui l'a menée sur un plateau de télévision. "Comment faire, comment faire pour être heureux ?", chante-t-elle avec entrain, tout en jouant de ses doigts agiles.
La belle dame semble avoir trouvé la réponse dans sa participation à The Voice. "Oser le faire à mon âge, il faut être un peu zinzin !" Cette expérience était aussi une manière pour elle de délivrer un message à ses enfants et petits-enfants afin "qu'ils aient confiance dans la vie jusqu'au bout".
Perspicace, la Morbihannaise reste très lucide quant à ce moment de gloire lors duquel le jury composé de Patricia Kaas, Zaz, Vianney et Florent Pagny ne s'est pas retourné. "Qu'est-ce que vous voulez qu'ils fassent de moi ? Je me mets à leur place, ils ne vont pas m'apprendre à chanter."
D'autant que Colette est d'ores-et-déjà prise dans un nouveau projet. Sa dernière création, co-écrite avec Pierre Louki peu avant sa mort, devrait sortir prochainement. "J'attends une maison de disque", déclare-t-elle avant d'entonner cette chanson intitulée “La Fureur de vivre”. Une fureur de vivre qui continue de résonner en elle.
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