Hommage à Robert Redford, et coup de coeur pour Nino, de Pauline Loquès
LA CHRONIQUE CINEMA - Valérie de Marnhac revient sur la mort de Robert Redford, et nous présente le premier long métrage d'une réalisatrice française : Nino de Pauline Loquès.
Affiche du film "Nino", de Pauline Loquès, sortie le 17 septembre 2025. (JOUR2FETE)Avant de nous parler du film de la semaine, un mot sur Robert Redford, qui nous a quittés hier à l’âge de 89 ans.
Mort de Robert Redford
Avec Paul Newman et Clint Eastwood, il fait partie de ces icones emblématiques du cinéma américain, qui n’auront jamais cessé de tourner ces 50 dernières années. Eastwood est toujours là à 95 ans. Ils ont tous été cowboy, shérif, braqueur de banque ou aventurier. Mais à côté de ces rôles plutôt virils, Redford a toujours eu une place à part, une forme de douceur qui le rendait moins conquérant et plus vulnérable, et qui lui donnait tout son charme ! On pense évidemment à Out of Africa ou Et au milieu coule une rivière. Mais le film qui m’a fait le plus rêver, ça reste Gatsby le magnifique, de Jack Clayton, sorti en 1974, avec Mia Farrow dans le rôle de Daisy Buchanan.
Redford n’a jamais reçu l’Oscar du meilleur acteur - malgré des rôles marquants dans Les 3 jours du Condor, Les Hommes du président, ou plus récemment dans All is lost un film entièrement sans parole, où il interprétait magistralement un marin, seul sur son voilier endommagé par une tempête. Il a désormais rejoint l’autre rive mais il reste ses films. C’est la magie du cinéma !
Nino : le premier long métrage de Pauline Loquès
Revenons aux sorties de la semaine. Vous avez choisi un premier long métrage d’une réalisatrice française : Nino de Pauline Loquès. Un film très délicat, traité avec beaucoup de finesse et d’empathie, sur un sujet pas facile, l’histoire d’un jeune homme qui apprend brutalement qu’il doit commencer un traitement médical lourd. Il a 3 jours pour choisir un proche qui l’accompagnera à sa première séance.
Le temps d’un week-end, alors que Nino se retrouve face à des questions existentielles de vie, de mort, de filiation et de paternité, chaque personne rencontrée sur sa route va l’aider, à sa façon, à renouer avec la vie : sa mère jouée par Jeanne Balibar, à qui il ne parvient pas à dire la vérité mais qu’il interroge sur sa naissance, son meilleur ami Sofian plutôt pragmatique, une ancienne copine de collège qu’il ne reconnait pas.
Le rôle de Théodore Pelerin
Tous ces rôles, même secondaires, sont extrêmement bien écrits et confiés à des acteurs qui ont une vraie présence, comme Matthieu Amalric, William Lebghil ou Salomé Dewaels. Mais celui qui ne quitte quasiment pas l’image, c’est Théodore Pelerin dans le rôle de Nino. Et c’est une vraie révélation ! Il est né à Québec, au Canada, a commencé sa carrière d’acteur dans des séries à l’adolescence puis, a donné la réplique récemment à Joaquin Phoenix. Entre temps il avait joué dans le film de Xavier Dolan, Juste la fin du monde, où il incarnait Vincent Cassel jeune.
A travers le personnage de Nino, c’est le portrait de toute une génération qui est dépeinte ici. Celle de trentenaires d’aujourd’hui, avec leurs préoccupations, leurs angoisses mais aussi leur bienveillance et leur humour. Le film n’en est pas dépourvu et il nous arrive même de rire !
Le film Nino de Pauline Loquès sort aujourd’hui au cinéma et il vient de recevoir le week end dernier, le Prix d’Ornano-Valenti au Festival de Deauville.


Le mercredi c'est le jour où sortent les nouveaux films au cinéma. C'est aussi le jour pour écouter, à 8h45, La Chronique cinéma de Valérie de Marnhac !




