
Tout au long de son pontificat, le pape François s'est inscrit dans l'histoire de l'art, en entretenant notamment une amitié avec les artistes. Sa contribution à l'art s’est manifestée d’abord par la profondeur de sa réflexion sur la vocation des artistes, mais aussi par des initiatives notables dans le domaine des arts plastiques.
La contribution du pape François est sans doute moins importante que celle des anciens pontifes du XVIe et XVIIe siècles qui commandèrent des œuvres considérables à Raphaël, Michel Ange, Bramante ou le Bernin, mais elle fut significative.
On peut se référer d’abord à son discours du 23 juin 2023 dans la chapelle Sixtine, adressé aux artistes à l’occasion du 50e anniversaire de la collection d’art moderne des musées du Vatican.
Dans ce discours, le pape François souligne que la vocation de l’artiste est, je cite, « de mettre au monde quelque chose qui n'a jamais été vu auparavant ». Il poursuit : « Lorsque le talent vous assiste, vous enrichissez le monde d'une réalité nouvelle. (…) La créativité de l'artiste semble ainsi participer à la passion génératrice de Dieu, cette passion avec laquelle Dieu a créé. Vous êtes les alliés du rêve de Dieu! » Autre propos frappant : « L'une des choses qui rapprochent l'art de la foi, c'est le fait de troubler un peu. L'art et la foi ne peuvent pas laisser les choses telles quelles: ils les changent, les transforment, les convertissent, les remuent. L'art ne peut jamais être un anesthésiant; il apporte la paix, mais n'endort pas les consciences, il les tient éveillées. »
Deuxième texte important, l’homélie toute récente, rédigée pour le Jubilé des artistes le 16 février dernier. Le pape y affirme : « Quelqu’un pourrait dire : “À quoi sert l’art dans un monde blessé ? N’y a-t-il pas des choses plus urgentes, plus concrètes, plus nécessaires ?” L’art n’est pas un luxe, mais une nécessité de l’esprit. Il n’est pas une fuite, mais une responsabilité, un appel à l’action, un avertissement, un cri. Éduquer à la beauté, c’est éduquer à l’espérance. » Il concluait : « Rappelez-vous : l’espérance n’est pas une illusion ; la beauté n’est pas une utopie ; votre don n’est pas un hasard, c’est une vocation. Répondez avec générosité, avec passion, avec amour. »
Elles ont pris place dans le cadre des biennales de Venise. D’abord pour la biennale d’architecture en 2018, le Vatican a demandé à de grands architectes de concevoir dix chapelles qui ont été installées sur l’île San Giorgio Maggiore. On peut toujours les visiter aujourd’hui.
Puis, à la biennale d’art contemporain de 2024, le Vatican a installé son pavillon sur l’île de la Giudecca, à l’intérieur de la prison pour femmes. Des artistes ont créé des oeuvres spécialement pour ce lieu. Ainsi Claire Tabouret, l’artiste récemment choisie pour les vitraux contemporains de Notre-Dame de Paris, a-t-elle créé des tableaux à partir des photos des enfants des détenues. Plusieurs d’entre elles se sont formées pour accueillir les visiteurs. Le Pape lui-même est venu, le 28 avril 2024. Ce fut la première visite d’un pape à la Biennale de Venise. Il s’est adressé aux détenues puis aux artistes. Affirmant, depuis cette prison de femmes : « J'espère de tout cœur que l'art contemporain nous ouvre les yeux et nous aide à apprécier à sa juste valeur la contribution des femmes à l'aventure humaine. »
Chaque mardi à 8h45, Guillaume Goubert et Simon de Monicault présentent une exposition ou un événement qui raconte l'histoire de l'art.
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