Gironville sous les côtes : une église fortifiée sentinelle des côtes de Meuse
Sur la route de Pont-à-Mousson à Commercy, au pied des côtes de Meuse, se dresse l'église fortifiée de Gironville sous les côtes, qui subsiste d'une enceinte du 16ème siècle. Grâce à un passionné local et à la paroisse, RCF s'est rendue sur le site et a voulu en savoir plus.
Notre équipe rencontre René MARTIN passionné d'histoire et ancien maire délégué
Jacqueline PETITCOLAS Maire déléguée actuelle Nelly et Marie Thérèse de la paroisse.
Présentation rapide du site
Après le démantèlement de l'empire de Charlemagne en 843 et avant l'arrivée des troupes françaises en 1633, Gironville faisait partie du St Empire Romain Germanique. Le village est seulement terre française, depuis 400 ans, et même moins si l'on démarre de 1766 à la mort de Stanislas.
L'église fait partie des églises fortifiées subsistantes de la Meuse comme Dugny, Woel, Pareid.
En 1598, Charles III duc de Lorraine prend conscience de l'importance du lieu en créant une enceinte fortifiée quasiment disparue et fait surélever le clocher de façon à soutenir un siège.
Comme dans beaucoup de villages des marches de l'Est, Gironville a du subir 5 guerres,
la guerre de 30 ans(années 1630), les guerres napoléonniennes 1814, la guerre de 1870, la guerre de 1914-1918 avec des combats dans les côtes en face à Apremont et quelques combats en 1940 lors de la débâcle. Des marques sur la façade et des graffitis dans le clocher attestent des bombardements et de la présence de soldats en garnison. La commune est décorée de la croix de guerre.
Vierge école de Ligier Richier
Le coup de coeur de nos hôtes
René, habitué des lieux, apprécie la statue d'une Vierge de Piété attribuée à l'école de Ligier-Richier célèbre peintre né à St Mihiel en 1500. Elle fut prêtée pour des expositions en 1985 lors d'une rétrospective sur le célèbre artiste. Jacqueline reste en admiration pour le clocher et son célèbre hourd défensif. Nelly nous fait une confidence : la cloche de 1955 a pour parrain son propre père qui était maire du village à cette époque. Elle nous partage son émotion et ajoute qu'elle vient de découvrir de superbes lustres avec des pampilles où sont gravées des croix de Lorraine. Quant à Thérèse, elle admire les vitraux très lumineux, celui de St Léger en particulier et se rappelle qu'elle a pu jouer de l'orgue, il y a longtemps, dans cette église, un des seuls de la plaine de Woëvre, qui mériterait d'être restauré.
Sur la cloche de 1955, figure le nom de Fernand Rouyer, parrain et père de Nelly
Et, Stéphane "me direz-vous", le voici avec son mètre laser qui mesure les hauteurs de
voûte." Il existe tout de même 10 cm de différences entre les nefs."dit-il avec malice. On est bien en présence d'une église halle stricto-sensu : de quoi alimenter son site internet exceptionnel !
Les richesses de l'église
René nous fait la visite du propriétaire ou plutôt la visite du connaisseur. Ici, des cuves de pierre avec colonnettes , là 2 petites colonnes romanes et des fonds baptismaux polychromes de 1602. Il admire un Calvaire de l'ancien cimetière dont la croix en bois est non écorcée.
Notre hôte nous fait remarquer également un Christ en croix, avec un périzonium, qui est suspendu au dessus d'une lune et plus loin la Vierge Marie. Seul le personnage de Jean a disparu. Ces 3 personnages étaient ils regroupés dans un calvaire ?
Le christ et son périzonium
Notre guide volubile et passionné nous montre également un chemin de croix offert par une famille apparentée au cardinal Tisserant originaire de Nancy
Stéphane a aussi aperçu une crédence avec coquille de St Jacques surmontée de rinceaux qui fait office de lavabo liturgique côté droit et en face l'armoire eucharistique ornée de cornes de béliers accueille désormais le bras reliquaire St Léger. St Léger, martyre, patron de la paroisse était évêque d'Autun au VIIème siècle et l'on peut admirer un vitrail à son effigie qui représente son assassinat. (voir ci-après)
Pour terminer la visite de l'église, on peut admirer aussi une porte ancienne que l'on pouvait pouvait renforcer par des madriers pour empêcher les soudards (français, polonais, croates, suédois) de pénétrer.