L’art visuel mérite d’être mis sur le devant de la scène, c’est ce qu’a rapporté Bertrand Masson, Adjoint au Maire délégué à la culture, qui a souhaité répondre à la forte demande des artistes qui manquaient de lieux pour exposer leurs œuvres. Ainsi, depuis le 26 mars dernier, la Galerie Poirel de Nancy accueille l’exposition “Réparer les forêts / Expérience de guérison” de Caroline Antoine et “Singuliers Pluriel“ de Jeannie Brie. Ces deux expositions marquent le début d’un nouveau dispositif qui consiste à mettre en avant l’art visuel dans la galerie Sud.
La première exposition visitée s’intitule “Singuliers Pluriel”. L’artiste Jeannie Brie définit son œuvre comme étant “une installation audiovisuelle et interactive”. Plusieurs écrans sont installés de sorte à ce que le spectateur ait l’impression de parcourir une mémoire en observant et en écoutant les bribes de souvenirs projetés et animés dans toute la pièce. Des “zones objets” sont également présentes dans ce parcours. Les objets qui y sont disposés sont en accord avec la thématique des souvenirs projetés : l’ambiance familiale. À noter qu’ils sont interactifs, donc lorsque le spectateur s’approche d’une zone objet, les écrans affichent les bribes de souvenirs familiaux qui s’y réfèrent. Ce lien entre les zones objets et les écrans permet de définir la mémoire épisodique et sémantique tout en répondant à la problématique suivante : Qu’est-ce que l’image d’archives familiales véhicule et comment les souvenirs peuvent-ils être créés à partir d’images ? Afin d’amorcer au mieux ce sujet complexe, Jeannie Brie a fait une résidence de 6 mois au sein du laboratoire du CRAN-CHU de Nancy, où elle a été suivie par le neurologue Olivier Aron qui l’a épaulé dans son projet artistique : “Il m’a apporté son regard et sa validation scientifique”, affirme l’artiste.
Nous avons ensuite découvert la deuxième nouvelle exposition intitulée “Réparer les forêts / Expérience de guérison”, signée Caroline Antoine. Cette dernière expose ses œuvres représentatives de la forêt, symbole d’un véritable havre de paix pour l’artiste, qui a choisi d’utiliser majoritairement du papier. Une décision qui s’explique par la souplesse et la légèreté de la matière qui a conquis Caroline Antoine : “C’est une matière que j’aime beaucoup”, appuie-t-elle.
Le 27 avril, soit le dernier jour d’exposition, Caroline Antoine fera une performance de slam aux côtés d’Aurélie Pertusot (artiste sonore et plasticienne) et d’une professionnelle de danse primitive. Elles donneront toutes les trois de leur talent pour proposer un spectacle qui permettra à cette exposition de prendre vie : “La proposition c’est de proposer une expérience de guérison au travers de trois chapitres, les trois temps de la performance pendant laquelle on va entrer en dialogue les unes avec les autres.”, explique Caroline Antoine. Si cette artiste s'investit autant dans son exposition et veille à son dynamisme c’est parce que la forêt est un milieu qui lui tient à cœur, notamment par sa carrière de paysagiste : “tout le rapport au milieu naturel et aux continuités paysagères m’intéresse”, dit-elle. De plus, cette dernière est motivée par les bons retours qu’elle reçoit de la part des visiteurs - ayant déjà vu son travail auparavant- qui se sont rendus sur la passerelle de la forêt de Haye qui a inspiré l’artiste. Caroline Antoine est donc ravie de pouvoir transmettre à autrui sa sensibilité pour cette réserve biologique intégrale de la forêt de Haye, bien trop mise de côté d’après l’artiste.
Au-delà de sa sensibilité pour la forêt et le bien-être que ce milieu naturel lui offre, Caroline Antoine transmet aussi un message militant sur la situation climatique actuelle qui se dégrade : “L’urgence climatique je la ressens très fortement”, dit-elle gravement. Pour appuyer ses propos, Caroline Antoine nous a présenté quelques mots écrits et accrochés sur les côtés du “chemin” qu’elle propose aux visiteurs : “Quand une forêt se répare, elle nous répare tous et toutes”, peut-on lire.
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