Frédéric Bouraly : "Je suis fier d'être un acteur populaire !"
A la télévision, il est "José", le quinqua naïf et maladroit de la série à succès "Scènes de ménages" diffusée sur M6 depuis 2009. Mais Frédéric Bouraly est aussi homme de théâtre. Il est à l'affiche en ce moment des "Grands enfants", une comédie autour de l'amitié et de l'éducation des enfants. L'occasion de revenir sur son parcours, ses coups de cœur, ses coups de gueule et ses engagements auprès de l'enfance en difficulté, sans oublier de percer ses petits secrets de bonheur ...
©gestionlgtSami et Thomas sont devenus inséparables depuis leur enfance, à tel point que leurs deux enfants respectifs se sont mariés ensemble. Sauf que ces derniers annoncent leur divorce. A qui la faute ? Leur amitié pourra-t-elle résister à cette épreuve ? C’est le point de départ des "Grands enfants", une comédie écrite par Sébastien Blanc et Nicolas Poiret, que Frédéric Bouraly interprète aux côtés d’Eric Laugérias. "C’est une très belle écriture, très élégante." s’enthousiasme le comédien. On rit beaucoup, mais il y a du fond. Et le fond, c’est sur l’éducation. Quand un ami vous dis :"Tu sais, ton fils, tu aurais du l’élever comme ça.", ça se passe très mal. Ce n’est jamais simple. Et s’il n’y a pas de parents parfaits, il n’y a pas non plus d’enfants parfaits !"
Le théâtre, une passion que ce natif de Moulins, plutôt timide, a découvert sur les bancs du collège. Mais c’est avec "Scènes de ménage" diffusé depuis 2009 sur M6 que l’acteur va se faire connaitre, en étant "José", un quinquagénaire maladroit en couple avec la survoltée Liliane jouée par Valérie Karsenty. Un personnage devenu un des piliers de la série à succès. "Il a mon physique, ma voix. Mais je me suis tellement inspiré de ma famille, de mes amis, avec aussi cette naïveté touchante qu’avait Bourvil. Et puis il a une sincérité et une relation directe avec le public. C’est pour ça que je suis devenu un acteur populaire. Et j’en suis très fier !" Fierté. Et pas d’usure de continuer de l’incarner. "Le tournage ne dure que deux jours par mois. Je peux donc jouer ailleurs et les gens voient aussi les autres choses. Donc, tout va bien !"
Questions bonheur
Quand vous vous levez le matin, dans quel état d'esprit êtes-vous ? Est-ce que vous êtes toujours de bonne humeur ou il ne faut pas trop vous chatouiller avant d'avoir pris votre bol de céréales, comme José ?
Non, je suis plutôt de bonne humeur, parce que j'ai la chance de faire un métier passionnant. En général, quand je me lève le matin, J'ai mille choses à faire et ces mille choses sont très enthousiasmantes. Donc plutôt bonne humeur le matin et même la journée, a priori. Il faut vraiment en faire beaucoup pour que je sois maussade !
Quand vous avez un petit coup de déprime, qu'est-ce que vous faites pour vous remonter le moral ? Est-ce que vous faites griller des saucisses en barbecue, comme dans "Scènes de Ménage" ? Ou vous prenez votre guitare, parce qu'on le sait moins, mais vous savez très bien en jouer !
Oui, je suis guitariste. Mais l'amitié compte beaucoup pour moi. Et la guitare fait partie effectivement des choses qui me refilent la patate ! Mais souvent les amis, oui, un petit coup de fil à un ami. Et ma femme et mes enfants que j'aime !
Est-ce qu'il y a un endroit où vous vous sentez bien ?
Ça dépend des gens. C’est souvent lié au lieu et avec qui je suis. Il y a une semaine, j'étais en tournage à Saint-Malo, en bord de mer. Il faisait un temps magnifique. Donc, si vous voulez, c'est pas compliqué de sentir bien !
Est-ce que ça ne serait pas aussi dans une cuisine, parce que dans "Scènes de ménage", c'est fou le nombre de séquences qui y sont tournées. Et apparemment, vous n'êtes pas le dernier à lever la fourchette !
Oui, José, c'est un amoureux de la "bouffe" ! Mais moi, en ce moment , je suis à Lyon, parce que j'ai plein d'amis et ce n’est pas à Lyon qu'on va faire la diète. Ça c'est vrai. Mais si la question c'est : "Est-ce que je suis tout le temps comme José ? " La réponse est non ! Je suis différent.
Question gratitude : est-ce qu’il y a une personne qui a beaucoup compté dans votre vie professionnelle ou personnelle et à qui aujourd’hui, vous avez vraiment envie de dire merci ?
J’'ai envie de dire merci à plein de gens. Mais la première personne qui m'a amené à faire ce métier-là, c'est un prof de français. Quand j'avais 15 ans... même peut-être un plus jeune. Dans ma famille, on était loin de la culture. Papa était manœuvre dans une usine, maman vendait des vêtements dans un magasin à Moulins, tout allait bien. Mais la culture, ce n'était pas le sujet à la maison. Et un jour, ce prof de français m'a éveillé à la littérature. Et de la littérature, je me suis intéressé au théâtre. Et il y avait un petit cours de théâtre comme on fait dans les écoles. Et moi, qui étais si timide, si réservé, vraiment pas confiance en moi, c'est le jour où j'ai mis le pied sur une scène, c’était physique. Je me suis dit :"Là, j'ai le droit". Donc ça c'est la première personne qui a tout déclenché.
Et la deuxième ?
C'est Annie Girardot que j'ai rencontrée dans un théâtre à Moulins. Elle faisait un spectacle extraordinaire, seule en scène, qui s'appelait "Madame Marguerite". J’étais très jeune. Je n'avais même pas fait de cours, rien. Et les gars du théâtre m’ont dit : "Ecoute, si tu veux, tu peux la rencontrer dans sa loge, tu peux passer 5 minutes." J'y suis allé, j’y suis resté au moins deux heures ! Elle devait peut-être s'ennuyer là où elle était ...Et elle m'a tout raconté. Et à cette époque-là, c'était la star des stars ! Elle était extraordinairement généreuse et bienveillante. Elle m'a donné plein d'adresses de tous ses amis, de la Comédie française, de partout. Et moi je démarrais à Lyon, je voulais prendre des cours. Et elle me dit : "Tiens, va à tel endroit, tel endroit ! " Et j'ai fait ça. C’est vraiment les deux personnes qui ont compté dans ma vie d’artiste. Et après, vous savez, au théâtre et partout, tout dépend des partenaires. Ce sont les partenaires qui font tout. Je dois dire merci à à tout le monde, à tous les gens avec qui je travaille.
Est-ce que vous n'auriez pas aussi envie de dire merci à vos deux garçons, qui sont grands maintenant, mais à qui vous avez déclaré dans le magazine Gala :"Ils m'ont réparé."
Oui, ça, c'est personnel. Je ne vous le dirai pas. Mais ils m'ont réparé bien sûr. Pour moi, ce sont mes deux idoles. Je les ai éduqués en leur disant : "Ecoutez... Si vous pouvez être payés à faire le métier que vous aimez, que vous soyez éboueur, chirurgien, cosmonaute, si vous êtes payés à faire ce que vous voulez et ce n'est pas une question d'argent." Eh bien, c'est ce qui est arrivé pour les deux.
Et qu’est-ce qu’ils font aujourd’hui ?
Il y en a un qui est infirmier. Alors lui, je peux autant vous dire, quand vous êtes infirmier aux urgences, vous savez, c’est la guerre tous les jours. Vous ne faites pas ce métier pour le pognon. Je peux d’ailleurs vous assurer que c'est un scandale en France, tellement ils sont mal payés, tous ces gens qui sauvent des vies tous les jours. Ca me rend fou. On s'en f.. pas le jour où on va aux urgences. Mais il n’y a pas que les politiques : les français s'en fichent ! Et mon autre fils est directeur artistique. Il a la fibre, il a ce talent-là. Il s'est épanoui dans son métier. C'est une chance pour moi. Enorme. Je le sais bien. Moi, je suis parrain de beaucoup d’associations avec des enfants malades. Les miens sont en bonne santé. Et croyez-moi, je sais ce que ça veut dire des enfants en mauvaise santé.
Et vous n'arrêtez pas de leur dire "Je t'aime", ce qui les agace …!
Oui, ça les agace plus ou moins. Ils font semblant. Mais je crois qu'ils ne sont pas trop mécontents.
Dernière question, Frédéric Bouraly. Vous connaissez le dicton "Pour vivre heureux, vivons cachés". Mais pour vous, pour vivre heureux, il faudrait vivre comment ?
Bah, il faut vivre déjà ! En bonne santé, avec les gens qu'on aime. Et basta !
Et c'est votre cas ?
Oui. J'ai cette chance !
Son actualité : "Les grands enfants" de Sébastien Blanc et Nicolas Poiret, avec Eric Laugérias sur une mise en scène d'Anne Bouvier. En tournée jusqu'à la mi janvier, avant une reprise au théâtre de Passy à Paris
A noter : Frédéric Bouraly est le parrain depuis 2014 de "L'enfant Bleu", une association qui lutte contre les maltraitances physiques, psychologiques et sexuelles envers des enfants. A découvrir sur : https://enfantbleu.org/ Et un numéro de téléphone pour victime ou témoin de maltraitance au 01 56 56 62 62 du lundi au vendredi de 10h à 17h


lIs sont chanteurs, comédiens ou écrivains. Mais qu'est-ce qui les met en joie ? Chaque dimanche, à 7h42, ils livrent leurs petits secrets pour être heureux à Vincent Belotti.



