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RCF François D'Haene, une passion pour l’ultra-trail
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François D'Haene, une passion pour l’ultra-trail

Un article rédigé par Laurette Duranel avec Thierry Lyonnet - RCF, le 31 août 2023  -  Modifié le 4 septembre 2023
Visages François D'Haene, une passion pour l’ultra-trail

Du 28 août au 3 septembre, la vallée de Chamonix est sous le feu des projecteurs. La course mythique de l'ultra-trail du Mont-Blanc (UTMB) fête ses 20 ans cette année. Pourquoi tant de sportifs, professionnels et amateurs, s'élancent-ils sur des chemins si difficiles ? On en parle avec François D'Haene, quatre fois vainqueur de l'UTMB.

 

François D'haene, champion mondial d'ultra-trail ©Stern / éditions Guérin François D'haene, champion mondial d'ultra-trail ©Stern / éditions Guérin

 

 

François D'Haene est devenu en une vingtaine d'années l'un des ultra-traileurs les plus célèbres du monde. Pourquoi ce besoin d'exploits ? Que disent ses performances des ressources incroyables dont semble disposer le corps humain ? Sportif de haut niveau, François D'Haene est aussi kinésithérapeute, vigneron, époux et père de trois enfants. Il mène une vie ordinaire en somme, mais parsemée d'exploits extraordinaires. Ce qu'il raconte dans son livre, "La vie courante" (éd. Guérin, 2023).

 

 

Des performances qui donnent le vertige

 

Il se veut comme un homme ordinaire, mais beaucoup le voient comme un surhomme. Il faut dire que les performances de François D'Haene donnent le vertige : quatre fois vainqueur de l'ultra-trail du Mont-Blanc (UTMB), recordman de la traversée du GR 20, en Corse, en 31 heures, et du John Muir Trail aux États-Unis, avec 359 kilomètres parcourus en deux jours, 19 heures et 26 minutes... Malgré ses très longues distances parcourues au pas de course, en des temps records, et le plus souvent sans véritable pause, François D'Haene reste humble. "Pour cette discipline, je pense qu’on n’a pas besoin d’être une star ou un héros pour la pratiquer et la gagner", dit-il, gêné qu’on le présente comme une star dans son domaine. 

 

Dès sa première course de 90 kilomètres en 2006, François D'Haene ne s’est pas laissé impressionné. "Ça m’avait amusé, je me suis dit ça paraît un peu fou mais s’il y en a qui le font, pourquoi on ne serait pas capable de le faire ?" Un "on" derrière lequel se cache son père qu’il a aussi entraîné sur son premier ultra-trail. Ce jeune chambérien était tellement confiant qu’il avait même tenté de s’inscrire à la plus longue course de 120 kilomètres, sans succès, puisqu’il n’avait pas encore 20 ans !

 

 

 

Une vie ordinaire pleine d’exploits extraordinaires

 

De courses en sommets, sa passion pour l’ultra-trail a grandi. Les premières victoires ont amené avec elles les sponsors et de nouvelles perspectives. Pourtant, François D'Haene n’a pas "voulu mettre toutes ses billes dans le sport" et a poursuivi sa carrière de kinésithérapeute en parallèle de ses entraînements, pendant huit ans. Un métier qui lui a été plus qu’utile dans sa pratique sportive. "C’est vrai que du fait de mes études de kiné, j’ai pu mettre des mots sur les sensations, les petites gênes et sur le fait de pouvoir pousser ou de devoir m’arrêter", explique-t-il.

 

 

 

Pour moi les enjeux sportifs sont presque accessoires, ce qui compte c’est cette précieuse relation avec les autres

 

 

 

Et s’il a fini par délaisser son premier métier, ce n’était toujours pas pour se consacrer à temps plein à l’ultra-trail mais à un vignoble appartenant à la famille de sa compagne dans le Beaujolais. Un moyen de se rapprocher de sa femme, mais aussi des montagnes où François D'Haene s’entraîne très régulièrement. Là encore, il a trouvé des points communs avec son sport : "La vigne c’est comme l’ultra-trail, rien n’est acquis, il faut s’adapter… aux conditions de l’année, à la chaleur et la température. L’ultra-trail c’est pareil, il y a déjà toutes les conditions extérieures qu’on ne peut pas maîtriser et puis soi : on sait pas comment on va réagir."

 

 

 

Des records possibles grâce à ses amis

 

Une vie menée tambour battant pendant dix ans, entre ses vignes, ses trois enfants et les courses, qui ne l’a pas empêché pour autant de multiplier les records. Malgré cela, ce qu’il retient ce sont avant tout les souvenirs partagés avec ses proches, ses sparring partners, autrement dit ses partenaires d’entraînement, qui l’accompagnent avec lui sur des tronçons de courses. "Pour moi les enjeux sportifs sont presque accessoires, ce qui compte c’est cette précieuse relation avec les autres, sublimée par l’effort qui nous dépouille des faux semblants, c’est ce qui me fait courir et c’est aussi ce qui me fait gagner", écrit François D'Haene dans son livre "La vie courante". 

 

 

 

 

C’est justement pour inviter les lecteurs à se lancer et à vivre ce genre d’aventure, que François D'Haene a écrit son livre après de nombreuses hésitations. L’occasion pour lui d’en dire plus que sur ses réseaux sociaux et de partager ses conseils et sa vision de l’ultratrail. "J’ai envie de montrer que chacun peut trouver des limites insoupçonnées et arriver à des choses qui nous paraissent un peu inespérées et c’est pourtant des choses assez simples qui méritent d’être vécues", lance-t-il.

 

François D'Haene a encore "plein de rêves" et "de montagnes qui [le] fascinent" comme les sommets de l'Himalaya. Mais conscient de l’impact environnemental des longs voyages, et désireux d’être le plus performant possible, il ne veut pas "y aller à la va-vite" et prépare doucement ce projet entre deux, trois courses mythiques...

 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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