Festival d'Avignon : le coup de cœur du jour : La distance

La terre a connu des effondrements, des arbres sont abattus sur un plateau tournant.
Amina vit sur Mars, sous cloche, comme l’arbre posé sur le sol rouge.
Le père resté sur terre et la fille communiquent à très, très longue distance par des messages enregistrés.

Lui évoque les souvenirs de sa fille enfant ; elle, a décidé de s’installer définitivement sur Mars, acceptant la procédure qui, peu à peu, efface des souvenirs de sa mémoire.

Tiago Rodriguez a écrit et mis en scène un spectacle qui interroge à la fois la distance et le temps, le passé et le futur, un futur radical qui exclut le passé.
« Alors un jour, tu ne te souviendras plus de moi », dit le père, comme si, sans mémoire, rien n’existait plus.

Le temps s’accélère tandis que le plateau tourne de plus en plus vite.
Il ne reste plus beaucoup de temps.

Deux acteurs magnifiques se parlent encore.
Deux personnages perdus dans l’immensité, leurs chagrins et leurs rêves nous parlent toujours.

Amada Diop est impressionnant, passant de la colère à la tendresse.
Alison Deschamps, lumineuse et totalement engagée, joue avec un plaisir évident.

Cet été, dans ce Festival, nous aurons entendu et vu de grandes actrices et de grands acteurs sur les plateaux ; leur présence nous accompagne, et cela nous fait du bien.

Alain GRAS
RCF Vaucluse