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Faut-il sauver la cave aux sculptures de Dénezé-sous-Doué ?

Un article rédigé par Marion Bastit - RCF Anjou - RCF Anjou,  - Modifié le 17 juillet 2023
A Dénezé-sous-Doué, la cave aux sculptures est menacée par l'humidité qui ronge le tuffeau. Le maire veut investir pour la sauver mais d'autres élus veulent la fermer pour arrêter les frais.
2021 RCF Anjou - Dans la cave aux sculptures de Dénezé-sous-Doué, les visages sont en train de disparaître peu à peu, victimes de l'humidité qui ronge le tuffeau.2021 RCF Anjou - Dans la cave aux sculptures de Dénezé-sous-Doué, les visages sont en train de disparaître peu à peu, victimes de l'humidité qui ronge le tuffeau.

Faut-il sauver la cave aux sculptures de Dénezé-sous-Doué ? Le sujet divise les élus de cette petite commune de moins de 500 habitants. Découverte en 1956, cette cave est peuplée de centaines de personnages sculptés dans le tuffeau, dont l’origine reste mystérieuse.

Des sculptures rongées par l'humidité

Mais l’état de ces sculptures se dégrade à vue d’œil. Certains visages ont pris des teintes verdâtres, quand d’autres voient leurs traits s’effacer peu à peu. En cause, l’humidité qui règne dans la cave.

 « Quand vous touchez le tuffeau ici, il est mou en surface, montre Thierry Morisset, le maire de Dénezé-sous-Doué. Donc cette partie molle, petit à petit, va se détruire et disparaître. »

L’origine du problème, c’est la dalle en béton coulée au-dessus de la cave, qui condense l’humidité. « L’hiver, avec les différences de température, vous avez des gouttes d’eau qui coulent directement sur le tuffeau, et ça crée une moiteur qui est très préjudiciable », explique le maire.

Un chantier très coûteux

Pour sauver les sculptures avant qu’il ne soit trop tard, il faudrait investir dans un système de ventilation. « Il y en a pour plusieurs centaines de milliers d’euros », estime Thierry Morisset.

« On a vraiment un site unique, donc on se doit absolument de le sauvegarder, martèle le maire. J’ai bien conscience que la commune n’en a pas les moyens, donc il faut aller chercher des subventions. »

« Pour ce genre de projet, on peut avoir peut-être aux alentours de 80 % de subventions, européennes, nationales, de la Drac (Direction régionale des affaires culturelles), espère-t-il. Et pour aller chercher les 20 % restants, ça peut être du mécénat. »

Un site déficitaire

Mais pour Jean-Luc Girard, conseiller municipal, « il est temps d’arrêter les frais ». Ouverte au public depuis 1977, la cave aux sculptures n’attire pas assez de visiteurs pour être rentable, et il estime que la mairie ne peut plus se permettre de combler son déficit.

« On n’en a vraiment pas les moyens. On prend 14 000 euros tous les ans dans notre budget de fonctionnement (qui est de 300 000 euros par an, NDLR) pour cette cave, donc ce n’est pas tenable. Moi je préfère utiliser l’argent de la commune pour l’école, l’entretien des routes ou le soutien aux associations. »

Faut-il fermer la cave ?

Pour lui, la meilleure solution serait de fermer la cave. « Si on veut continuer de l’ouvrir aux visiteurs, il faudrait que ce soit tenu par des bénévoles, estime-t-il. Ce qui creuse le déficit, c’est le salaire du guide. »

Le maire, lui, prône un retour à l’équilibre financier, en passant de 3 000 à 4 000 visiteurs par an. Pour ça, il veut percer une seconde entrée pour augmenter la jauge de la cave, fixée à 19 personnes (hors Covid-19), et permettre l’accès aux personnes handicapées.

Ecouter le reportage :  Il n’y a pas que l’avenir de la cave aux sculptures qui divise les élus de Dénezé-sous-Doué. L’ensemble du conseil municipal réclame la démission du maire depuis novembre 2020, dénonçant sa mauvaise gestion. Début avril 2021, ils ont même refusé de voter le budget de la commune.

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