Éric-Emmanuel Schmitt et "Les Deux royaumes" : « J'ai découvert l'inouï de la Parole de Jésus »
Romancier, dramaturge, essayiste, membre de l’Académie Goncourt, Éric-Emmanuel Schmitt revient au micro de RCF Lyon dans l'émission Inspiration pour parler du cinquième tome de sa grande saga La Traversée des temps, intitulé Les deux royaumes. Il nous offre une plongée passionnante au cœur de deux règnes, le royaume terrestre incarné par l'empire romain, et le royaume céleste incarné par Jésus. Nous partons avec lui sur les chemins de Galilée, à la rencontre des disciples, deux ans après la mort du Christ. L'écrivain souligne la révolution apportée par Jésus et la nouveauté d'une Parole "inouïe", jamais entendue jusque-là, qui continue à bouleverser les hommes et les femmes d'aujourd'hui.
Éric-Emmanuel Schmitt et Laetitia de Traversay dans les studios de RCF Lyon - © RCF LyonQuand Jésus bouleverse l’ordre du monde
Dans ce nouvel opus, Éric-Emmanuel Schmitt nous entraîne à l’époque des gaulois, des romains et des premiers disciples du Christ. À travers Noam, son héros immortel, il donne à voir le choc entre deux visions du monde. D’un côté, le royaume terrestre : l’empire romain, son génie, sa brutalité, son organisation sans faille — mais aussi son goût de la domination, ses empoisonnements, ses trahisons, sa violence. De l’autre, un homme presque invisible — un « clochard de Galilée » — qui renverse des siècles de certitudes en affirmant l’égalité radicale entre tous les êtres humains.
Une parole inouïe, véritable dynamite spirituelle. L’auteur le dit avec force : jamais, avant Jésus, personne n’avait proclamé une telle égalité. Cette révolution silencieuse, portée par des pêcheurs, des femmes, des exilés, est encore à l'œuvre aujourd'hui.
Approcher le Christ à travers ceux qui l’ont vu
Deux ans après la crucifixion de Jésus, Noam et Noura (son héroïne immortelle qui traverse les temps), croisent la route de différents personnages : Pierre et Paul, les infatigables disciples, mais aussi Ponce-Pilate, tourmenté par sa décision d'avoir livré Jésus à la foule, et sa femme Claudia Procula qui va demander le baptême. Avec finesse, Éric-Emmanuel Schmitt montre comment Jésus a été perçu : problème politique pour l’un, menace religieuse pour l’autre, philosophe déroutant, ou pour les premiers disciples, Fils de Dieu.
Le romancier s’attarde aussi sur les corps, les visages, les silences. Il décrit une crucifixion avec une intensité rare, pour rappeler ce qu’a vraiment été ce supplice. Il raconte le martyre d’Étienne, la conversion fulgurante de Paul, et ces femmes oubliées de l’histoire qui comme Thècle, ont dû se faire passer pour des hommes pour évangéliser.
La foi est un mouvement humble, un consentement à être dépassé par plus grand que soi
« Le Royaume de Dieu, c’est déjà maintenant »
Pour Éric-Emmanuel Schmitt, nos sociétés vivent une « extase technologique » mais aussi un vertige du vide. Les jeunes sont tentés par le doute et l'angoisse. Et pourtant, affirme-t-il, nous avons à portée de main de quoi nourrir nos vies : la culture, les arts, la spiritualité, les récits fondateurs.
Le dramaturge lance une invitation simple et brûlante : faire advenir le Royaume de Dieu ici et maintenant, choisir le sens plutôt que le désespoir, et redécouvrir la joie profonde d’être vivant et mortel, donc capable de donner la vie.
Un appel à ouvrir les yeux et le cœur et à combattre le vide par l’émerveillement, en s'inspirant des paroles de Jésus.


Des itinéraires inspirants, des cafés philo, du conseil conjugal et familial et de la Communication Non Violente, le samedi à 16h50 et le dimanche à 9h30.
Lætitia de Traversay donne la parole aux hommes et aux femmes qui construisent ce monde, discrètement et passionnément : spécialistes du couple et de la famille, philosophes, formatrices en CNV (Communication Non Violente), des personnes qui osent s'engager et relever des défis, portées par leur foi en Dieu et leur foi en l'Homme.
