Didier Nourrisson " Les paysans et leurs animaux"

La chronique de Jacques Plaine

DIDIER NOURRISSON
Les paysans et leurs animaux
La Diana
Didier Nourrisson, agrégé d’histoire, professeur émérite 
d’histoire contemporaine, a été chargé par la Diana de 
rassembler les Actes du Festival d’Histoire qui a eu lieu 
à Montbrison les 16 et 17 novembre 2023.
Vingt textes sur les paysans et leurs animaux. Du temps du 
buis bénit, des Saints-guérisseurs et des amulettes à celui 
des vétérinaires en passant par le temps des maréchaux 
aussi ferrants que ferrés… en médecine animale.
Vingt textes de chercheurs, d’universitaires, d’historiens, 
d’ethnologues, de professeurs émérites, pour faire 
connaissance avec les fermiers et les laboureurs, les 
métayers et les journaliers, les éleveurs-naisseurs et les 
éleveurs-sélectionneurs, les emboucheurs, les engraisseurs 
et les maquignons, avec aussi deux mille nourrisseurs 
parisiens qui à la fin du XIXème assuraient avec 220 000 
litres par jour 2/5 de la consommation en lait de la capitale.
Vingt textes pour découvrir les animaux de la ferme, des 
bêtes à laine aux bêtes à cornes, des caprins aux ovins, des chevaux de trait aux chevaux 
de chasse à courre, des dindons de Sologne aux oies du Périgord, de l’abeille à miel au 
bombyx du mûrier. Vingt textes pour découvrir des paires de bœufs, de mules, de vaches ou 
de chevaux, attelés à des chars ou à la charrue, et l’âne attelé tout seul à la carriole du 
pauvre.
De page en page on apprend que le cheval est le seul animal à pleurer (avec des larmes de 
crocodile sans doute), qu’un malade du charbon plongé dans un bain à 42°C en ressort plus 
guilleret qu’en y entrant, qu’une femme qui avait étreint, embrassé, enlacé un arbre pendant 
« huit heures d’affilée sans bouger, ni manger, ni aller aux toilettes » fut inscrite au 
Guinness des Records, que sous le second Empire on comptait en France 40 000 têtes de 
mules (sans compter les opposants à l’Empereur), et que la grand-mère d’un participant au 
colloque possédait dans une boite à chaussures des photos de Nadar (Nadar jeune, pas de 
chance !) exhibant des taureaux nommés Dreyfus, Ravachol ou Garibaldi.
On découvrira aussi que si une ânesse et une truie furent jugées au Moyen âge et 
condamnées toutes les deux à la pendaison, en 1804 le code civil tout neuf en faisait de 
vulgaires meubles au même titre qu’une commode et une armoire et qu’il aura fallu attendre 
2015 pour que le nouveau code en fasse « des êtres vivants doués de sensibilité », ce qui 
ne les empêchera pas sans doute de finir en saucissons.