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Deux films un brin mélancoliques : "Hors-Saison" et "Laissez-moi"
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Deux films un brin mélancoliques : "Hors-Saison" et "Laissez-moi"

Un article rédigé par Valérie de Marnhac - RCF, le 20 mars 2024  -  Modifié le 20 mars 2024
La Chronique Cinéma Deux films un brin mélancoliques : "Hors-Saison" et "Laissez-moi"

LES FILMS DE LA SEMAINE - Cette semaine au cinéma: deux films un brin mélancoliques : Hors-Saison de Stéphane Brizé et un premier long métrage suisse de Maxime Rappaz, Laissez-Moi. Deux variations sentimentales sur l’amour, très différentes. Mais les rapprocher m’a paru une évidence !

Affiche du film "Hors-Saison" de Stéphane Brizé Affiche du film "Hors-Saison" de Stéphane Brizé

Dans les deux films, les décors naturels forment l’écrin qui donne son sens à l’histoire. Et ils ont aussi la même palette de couleurs gris-bleu, avec l’un qui se passe au bord de la mer en Bretagne, et le second, au cœur des Alpes suisses dans le canton du Valais.

Entre  Jacques Tati et Sempé

Se retrouver en cure seul, hors saison, en Bretagne, ce n’est pas forcément l’endroit idéal pour soigner son burn-out. Le film commence de manière burlesque, par des saynètes assez drôles, sur le thème de l’absurde et de la solitude. On est entre l’univers de Jacques Tati et celui de Sempé (avec ses petits bonhommes perdus au milieu de l’immensité) ! Mathieu se demande ce qu’il fait là et nous aussi… jusqu’à ce qu’il reçoive un message d’une ancienne petite amie, Alice, avec qui il a vécu il y a 15 ans. 

La Chronique Cinéma Deux films un brin mélancoliques : "Hors-Saison" et "Laissez-moi"

Avec peu de mots, ils vont se dire l’essentiel, leurs souvenirs, leurs blessures, leur séparation ratée et leur vie construite depuis. Cela peut paraitre une comédie romantique assez banale, mais le charme des deux interprètes m’a totalement conquise, et notamment Alba Rohrwacher qui joue Alice et dont le naturel est déconcertant. Elle arrive même à rougir sur commande ! Et la bande son est au diapason de l’histoire ! C’est Vincent Delerm qui signe la partition du film, et elle épouse merveilleusement le ton doux-amer du scénario.

Depuis La Loi du marché en 2015, le réalisateur a consacré 3 films au monde du travail sous toutes ses coutures, avec en fil rouge de cette trilogie, Vincent Lindon. On avait oublié à quel point il était avant tout un grand sentimental. Souvenez- vous de Je ne suis pas là pour être aimé avec Patrick Chesnais, ou de Mademoiselle Chambon avec Sandrine Kiberlain. On retrouve ici avec beaucoup de bonheur la même veine sensible de ces premiers films…

Une mère aimante et une femme amoureuse 

Un film audacieux sur une quinquagénaire qui s’occupe seule de son fils adulte handicapé, et qui pour s’évader, chaque mardi, rencontre des hommes de passage dans le grand hôtel voisin. Un rôle sur mesure pour Jeanne Balibar qui interprète de façon très mystérieuse et ambigüe cette femme, à la fois mère et amante, qui dévoue sa vie à son fils jusqu’à s’interdire toute relation amoureuse. Et dont la vie va vaciller le jour où elle rencontre Michael.

Un rôle à la Delphine Seyrig

Son phrasé lent, ses postures, ses regards, on se croirait par moments dans L’Année dernière à Marienbad, le film de Resnais ! C’est un très beau récit d’émancipation, avec des plans magnifiques sur la
montagne et la vallée, comme une belle métaphore d’une vie coupée en deux, prête à se laisser emporter à la fin, par le flot du barrage qui les sépare.

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Émission La chronique Cinéma © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
La Chronique Cinéma

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