Comment écrire ? de Pierre Assouline

Un nouveau livre qui passionnera les écrivains en herbe, les passionnés d'écriture, les amoureux de la littérature, les participants aux ateliers d'écriture, comme il y en a beaucoup. Membre de l'Académie Goncourt, auteur d'une trentaine de livres, Pierre Assouline est un des princes du monde littéraire. Journaliste, il a rencontré et interviewé les auteurs qui comptent, Philippe Rode, Jean-Marie Le Clézio, Georges Simenon, évidemment, Milan Kundera, Sylvie Germain, Yves Bonnefoy, entre autres. Alors, de ses entretiens et de son expérience d'écrivain, il a tiré ce recueil de conseils. Ils sont précieux et précis. Question de méthode, faut-il faire un plan, quel genre adopter, qui parle, qu'est-ce que le style et comment en avoir, la création des personnages, les dialogues, la description, les corrections, le titre enfin, et puis savoir finir.

Un guide sans être un maître

C'est la qualité de ce livre. L'auteur n'est jamais condescendant. Il parle en camarades, il encourage, il questionne, il aiguise l'envie d'écrire. Il mêle et entremêle les personnages et les témoignages d'écrivains, parfois en une même phrase, de sorte qu'on est plongé dans l'intimité du travail avec ses rites, ses objets, ses crayons, son papier, ses carnets, ses manies. "Au fond, d'un auteur à l'autre, le quotidien est assez monotone et répétitif", écrit-il. Tout ne se joue pas sur l'imagination mais sur l'imprégnation. C'est en s'imprégnant de l'histoire, des personnages, des lieux, qu'on a le plus de chances de réussir.

Le syndrome de la page blanche 

C'est heureux de lire que l'intimidation de la page blanche touche absolument tout le monde. "On est débutant à vie", écrit-il. Ce n'est pas parce qu'on a su écrire hier que l'on saura aujourd'hui ou demain. Alors, pour dissiper la crainte d'avoir à affronter la première page blanche, un spectre dont la seule pensée est tétanisante pour certains, on peut différer le moment fatal des premiers mots sans pour autant perdre son temps. Il s'agit de dresser une liste, l'inventaire des lieux de l'action, villes, maisons, rues, etc. Des pièces d'un appartement, des noms des personnages, de leur métier, d'objets, etc. Non seulement cet inventaire permet déjà d'entrer d'une certaine manière dans l'écriture, mais il peut s'avérer fort utile pour la suite, et Assouline nous raconte que Simenon procédait comme ça.