Chrystel Duchamp
" Où tu seras reine " (Verso)
Maud entretient une relation fusionnelle avec sa mère. Quand sa psychiatre lui explique que ce lien l'empêche de s'épanouir, la jeune femme décide de prendre ses distances.
Jusqu'au jour où elle découvre sur son répondeur un message paniqué de cette dernière. Un message qui se conclut par « Je l'ai tué ».
Maud se précipite dans la maison de son enfance. Commence alors une chasse au trésor funèbre qui va l'amener, pièce par pièce, à exhumer d'inavouables secrets de famille…
La chronique de Jacques Plaine
CHRYSTEL DUCHAMP
Où tu seras reine
Éditions Verso –label Seuil
Stéphanoise,
psychologique,
plume
Chrystel
reconnue
Duchamp
du
thriller
co
fondatrice des « Louves du polar » une association
visant à promouvoir les romans noirs francophones
écrits par des femmes.
est
Des dizaines de textos chaque jour, des appels quotidiens
au téléphone, trois déjeuners au restaurant par semaine, les
relations de Maud et de sa mère sont à ce point fusionnelles
qu’Angelina - une psychiatre qui suit la jeune femme pour
une schizophrénie sévère - ne peut que s’inquiéter et
essayer de mettre un frein à ce lien insensé de proximité
entre deux êtres obsédés d’amour.
Alors après avoir réduit leurs rencontres : un texto de moins
chaque jour, un appel de moins par semaine, un déjeuner
de moins par mois, elle leur propose un objectif autrement
ambitieux : une pause totale de sept jours. Oui sept jours.
« Ne pas se voir, ni s’appeler, ni s’écrire pendant une
semaine ». Ainsi pour la première fois en vingt-cinq ans, les amarres seront rompues entre
la mère et la fille.
Pari gagné ? Maud le pense et l’espère, sauf que le troisième jour du sevrage elle sent une
vibration contre sa cuisse. Son smartphone évidement. À n’en pas douter un appel de
détresse de sa mère. Un appel pour lequel elle ne consultera son répondeur que trois
nouveaux jours plus tard. Et pour entendre quoi ? Une bouillie de mots incompréhensibles
se terminant par une petite phrase qui explose en apothéose : « Je l’ai tué ».
« Je l’ai tué » ou « je l’ai tuée » ? Va savoir. Mais « tué » qui ? Sans répondre à cet appel
Maud saute dans sa vieille bagnole et se tape les quatre-vingts kilomètres qui la séparent du
village de sa mère. De la maison où elle est née et dans laquelle elle a vécu les treize
premières années de sa vie.
Devenue schizophrène – comment, pourquoi et à cause de qui, c’est une autre histoire -
placée de force par son médecin dans une famille d’accueil, son amour fou pour maman
s’est poursuivi à un rythme insensé de textos, de coups de fil et de dîners en ville, mais sans
que jamais elle ne revienne mettre les pieds dans cette maison.
Or la voilà aujourd’hui devant la porte.
Une porte qu’elle n’a pas franchie depuis douze ans et derrière laquelle l’attend ce que seule
la co-fondatrice des « Louves du polar » - la reine du thriller psychologique et du roman noir - peut imaginer.
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