On l'a appris en début de semaine, plus de 600.000 canards vont être abattus dans quatre départements du Sud-Ouest pour tenter d'enrayer le virus de la grippe aviaire. C'est dans ce contexte que démarre samedi 25 février, et pour une semaine, le grand rendez-vous annuel du salon de l'Agriculture à Paris - 600.000 visiteurs attendus.
QUEL AVENIR POUR LES TERRITOIRES RURAUX?
Vendredi 24 février journée spéciale en direct de Troyes
On le sait l'activité agricole est en difficulté. Lorsque des agriculteurs attentent à leurs jours ils témoignent d'un ras-le-bol, d'une pression et d'une fatigue excessive. "Le secteur est vraiment en bagarre contre un marché mondial agricole", explique Jean-Christophe Martineau. Avec Céline Chaudeau, il a enquêté pour le magazine Notre Temps. Leur dossier révèle notamment que "le revenu moyen d'un agriculteur en France est de 25.400 euros en 2015, ce qui est assez faible."
Un secteur d'activité qui subit de plein fouet l'embargo contre Russie, la surproduction européenne à l'origine de la crise bovine de 2016, ou encore les tensions avec la grande distribution. La profession souffre aussi, explique Eric Alary, de ne pas être suffisamment reconnue par une population qu'elle nourrit. Et ce depuis la reconstruction post Seconde Guerre mondiale.
Malgré ces difficultés, 15.000 agiculteurs lancent chaque année leur activité. Fait notable: un tiers d'entre eux ne sont pas issus du secteur. On les appelle les néo-paysans, ou néo-ruraux. "Des jeunes qui veulent s'installer dans un territoire, le faire vivre revenir à une taille plus humaine", explique Céline Chaudeau qui en a rencontré. Ils ont aussi une vision assez noble du travail de la terre, exigeant mais porteur de sens. Eric Alary le rappelle, historiquement, "les paysans ont toujours été fiers de nourrir la population".
Circuit court, exploitations de taille modeste, fort ancrage local... Les jeunes agriculteurs qui se lancent doivent pouvoir compter sur "des consommateurs prêts à à payer un tout petit peu plus cher", explique Céline Chaudeau, quoique "en circuit court, les prix ne sont pas tellement plus chers". Pour que cela fonctionne il faut de toute évidence bien étudier son projet et miser sur la proximité. La journaliste explique que ces agriculteurs arrivent à avoir des salaires corrects même si ce n'est pas le profit qu'ils recherchent en premier. Ce qu'ils veulent avant tout c'est une qualité de vie.
Christophe Henning devait recevoir dans le studio de l'émission Grand Angle, Xavier Beulin, le président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA). Il est décédé dimanche 19 février d'une crise cardiaque, à l'âge de 58 ans. Nous avons une pensée pour ses proches.
Emission en partenariat avec le mensuel Notre Temps
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