Ce que l'on mange sans le savoir
Pourquoi 60% du pain que l'on consomme est-il si blanc? Pourquoi y a-t-il plus de porc que de canard dans la terrine "de canard"? Pourquoi l’huile de palme est-elle partout? Les réponses nous concernent. Elles sont d’ordre gustatif, bien sûr. Mais surtout elles touchent à notre système économique, à l’organisation du travail. Et à notre santé.
étiquetage nutritionnel
Et si on arrêtait de manger tout et n’importe quoi? Et surtout, si on arrêtait de gober tout et n’importe quoi! Il s’en dit des choses autour des aliments. Pour mieux informer le consommateur justement, l'étiquetage nutritionnel a été mis à l'agenda politique par la loi de santé promulguée en janvier 2016. En septembre 2016, une expérimentation a été lancée par le ministère de la Santé, dans plusieurs supermarchés en France. Une étude au parfum de scandale, "gangrenée par les conflits d'intérêts", selon Chloé Stevenson, de Foodwatch.
Quand on achète une baguette on ne sait pas ce qu'il y a dedans.
le pain, tout un symbole
Si vous demandez à votre boulanger d'où vient sa farine, pas sûr qu'il vous réponde. Quand on achète une baguette on ne sait donc pas ce qu'il y a dedans. Voilà qui est problématique, pour Marie Astier, auteure de "Quel pain voulons-nous?" (éd. Seuil). Son ouvrage est une enquête approfondie sur la chaîne du pain, du champ de blé à la boulangerie. Parmi les professionnels rencontrés, le nutritionniste Christian Rémésy, spécialiste alimentation durable. Selon lui, le pain est aujourd'hui trop blanc, trop pétri, trop salé, trop vite fait et trop plein d'additifs.
Difficile pour le consommateur de savoir de quoi est fait son pain. Difficile aussi de trouver le pain dont on sera sûr de la qualité nutritive. Même du côté du bio, rien ne garanti qu'on n'y a pas mis quelques additifs. Marie Astier conseille de favoriser le pain au levain, qui " a plus de chances d'être bien fermenté". Mais tous les boulangers ne maîtrisent pas sa fabrication...
être mieux informés
Que l'on rajoute du gluten dans le pain ou qu'il y ait seulement 20% de canard dans la terrine de canard, c'est une chose. Que le consommateur n'en soit pas averti c'est une autre. Au sein de Foodwatch, Chloé Stevenson lutte pour une meilleure information du consommateur. L'étiquetage nutritionnel fait l'objet d'une campagne de la part de l'ONG.
En matière d'information nutritionnelle, on rejette souvent la faute sur le consommateur. "Il faudrait faire des efforts sur le budget pour avoir plus d'informations et plus de qualité." Or pour Chloé Stevenson, "cela n'est absolument pas vrai". La clarté de l'information est parcellaire quelle que soit la gamme de prix et bien souvent les étiquettes des produits alimentaires privilégient le marketing qui fait vendre à l'information qui rend le consommateur réellement responsable de ses achats.
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