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RCF Blanche de Richemont : “Marcher dans le désert, c’est marcher à la rencontre de soi, à la rencontre de son âme”
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Blanche de Richemont : “Marcher dans le désert, c’est marcher à la rencontre de soi, à la rencontre de son âme”

Un article rédigé par Amélie Gazeau - RCF, le 3 mai 2024  -  Modifié le 13 mai 2024

Depuis plus de 25 ans, la philosophe et écrivaine Blanche de Richemont égrène les déserts de sable avec ses pieds comme unique moyen de transport. Une folie ? Peut être, mais pas que. Dans ce premier épisode de la saison 2 du podcast Marche & Rêve, elle exprime avec poésie comment les étendues arides ont réussi à étancher sa soif de liberté mais aussi à panser ses blessures. 

Blanche de Richemont marchant dans une caravane vers la mine de sel de Toudénit au Mali en 2005 ©Blanche de Richemont Blanche de Richemont marchant dans une caravane vers la mine de sel de Toudénit au Mali en 2005 ©Blanche de Richemont

"C’est plus facile de marcher la nuit quand on suit une étoile"

C’est une traversée intérieure du désert qui a poussé Blanche de Richemont à mettre ses pas dans ceux des nomades mais aussi une fascination pour les pays désertiques dès sa plus jeune enfance. À l’âge de 6 ans, elle se plonge dans un livre décryptant les majestueuses pyramides trônant au milieu du désert égyptien et se fait la promesse qu’un jour elle ira explorer la terre des pharaons. À seulement 11 ans, la jeune Blanche commence à constituer une cagnotte pour financer son voyage en Egypte. 


Ce n’est pas seulement  le souvenir d’une lecture enfantine qui va conduire Blanche sur les rivages du Nil mais un deuil douloureux.  À 21 ans, elle perd subitement son petit frère de 6 ans son cadet. Elle se décide alors à réaliser son rêve et part dans le Sinaï. “Alors que je vivais une petite mort, j’ai vécu au même moment une renaissance”. La “naissance de mon âme” comme elle aime à dire.

À partir de ce jour-là, Blanche de Richemont le sait, elle est faite pour le désert. “Cet instant où le silence emplit tout. Des hommes, un feu, des chameaux, un écroulement d’étoiles, la terre mise à nue, la lumière de la lune qui claquait contre la roche. Tout était sublime, magnifique, dur, essentiel. J’étais faite pour ça” poétise-t-elle. Rien n’est simple dans le désert. Pourtant cette terre initiatique lui aura tout donné. Le chagrin du deuil et la rudesse de la route la guide “c’est plus facile de marcher la nuit quand on suit une étoile” racontait-elle dans un autre entretien sur RCF.

J'étais faite pour ça
 

Le monde hurle, la caravane passe

Où ailleurs que dans le désert, peut-on vivre dans un tel silence, en contact constant avec l’univers ?”. Algérie, Mali, Niger, Lybie, depuis plus de 20 ans la philosophe et écrivaine ne cesse d’arpenter les dunes du monde entier. C’est sur ces terres arides et peu accueillantes que Blanche de Richemont touche du doigt l’essentiel. Elle qui n’a jamais dormi sous une tente à découvert à quel point “marcher nous reconnecte à notre véritable nature”.

Stop le bruit de la civilisation, des notifications whatsapp ou des moteurs vrombissant,le désert invite à la contemplation, du monde et de l’âme de ceux qui l’habitent. “Tout est subtile, tout est délicat, tout est noble. On marche vers notre grandeur, vers ce qui a de plus haut en nous-même” raconte-t-elle.


Dépouillement, silence et contemplation conduisent la caravane “comme les religieux qui partent au désert lorsqu’ils s’extirpent du monde” emphase Blanche de Richemont. Elle considère le désert comme une terre viscéralement spirituelle. Quelque soit la croyance, selon elle, dans le désert “le mystère est palpable”.

On marche vers notre grandeur, vers ce qui a de plus haut en nous-même

"Marcher dans le désert c'est marcher à la rencontre de soi" Blanche de Richemont marchant sur les 750 kilomètres du désert malien rejoignant l'ancien bagne et mine de sel de Taoudénit ©Blanche de Richemont

 

Dans le désert, la souffrance fait partie du chemin

Comme une vieille copine, la souffrance se cache souvent dans les dunes. Mais pour Blanche de Richemont, la soif, le vent, la chaleur et les questions existentielles font partie du voyage : “quand on part au désert on accepte déjà de souffrir, on y aspire même peut-être un peu.” Souffrir oui, mais le désert est aussi la pour panser les blessures intérieures.

Quand on souffre, il faut partir marcher, ça nous permet de ne pas nous installer dans la souffrance : quand ca va mal, soigne ton corps d’abord” lance l’autrice d’Eloge du désert. Selon elle, même si l’expression de “la traversée du désert” ne présage rien de bon, elle peut être une bonne nouvelle. En effet, si c’est une traversée cela veut dire que nous ne restons pas dans ce désert alors “la souffrance devient quelque chose, on en fait un chemin”.

Quand on souffre, il faut partir marcher, ça nous permet de ne pas nous installer dans la souffrance


Pour découvrir ce chemin entre dunes de sable et épopée initiatique écoutez dès maintenant l’épisode 1 de la nouvelle saison du podcast Marche & Rêve : La marche dans le désert.
 

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Visuel Marche&Rêve ©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Marche & rêve : 8 personnalités transformées par la marche

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